La communauté universitaire de Constantine, qui s'apprête à boucler une année de mobilisation sans faille, ne cède pas. Hier, ils étaient encore une fois quelques centaines à battre le pavé pour la cinquantième fois consécutive depuis le 22 février dernier. Aussi déterminés que lors des premières marches, les irréductibles, qui ont pris part à la marche de ce mardi, ont réitéré les mêmes slogans adoptés par le hirak depuis près d'une année. Ils ont, néanmoins, insisté, en ce 50e acte, sur l'indépendance de la justice et la liberté d'expression, exigeant avec force la libération des détenus d'opinion et activistes emprisonnés. D'ailleurs, ils ont, cette fois, tenu à prolonger leur halte devant la Cour de justice et le tribunal de Constantine où ils ont notamment scandé avec ironie "Ya koudat bravo âalikoum, el îssaba teftakhar bikoum" (Bravo messieurs les juges, la bande est fière de vous). De nombreux citoyens ont accompagné les étudiants au long de l'itinéraire allant de la place du Colonel Amirouche en passant par le palais de la culture Mohamed-Laïd-El-Khalifa jusqu'à la place de la Pyramide, en passant par les allées Ben-Boulaïd, l'avenue Mohamed-Belouizdad et la rue Abane-Ramdane en scandant "Libérez les détenus", "Etat civil et non militaire", ou encore "Jaybin, jaybin el-hourriya. Hna wled Amirouche, marche arrière manwallouch". Le cortège des manifestants qui a démarré vers 13h30 de la place de la Pyramide après avoir entonné Qassaman, enchaînant dans la foulée avec "Djazaïr horra dimocratia" (Algérie libre et démocratique) et un retentissant "Dawla madania, machi âaskaria", ont affiché une détermination inébranlable à poursuivre leur révolution pacifique jusqu'au départ définitif de toutes les figures du système hérité de l'ère Bouteflika.