L'Algérie a rappelé à l'occasion de ce 33e sommet de l'organisation panafricaine son rejet de toutes les interférences étrangères dans les conflits sur le continent, en référence notamment à l'ingérence étrangère en Libye. Le 33e sommet de l'Union africaine, organisé sur deux jours, s'est achevé hier à Addis Abeba (Ethiopie) après deux jours de discussions autour des questions liées surtout à la lutte contre le terrorisme et à la paix en Afrique. Intervenant à l'ouverture des travaux de ce sommet, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a exprimé l'inquiétude de l'Algérie face à la dangereuse évolution de la situation aussi bien au Sahel qu'en Libye, a rapporté l'APS, citant son discours aux travaux de cette assemblée continentale. "En Libye, avec laquelle l'Algérie partage une longue frontière et un destin commun, la situation dramatique y prévalant continue de susciter notre inquiétude", a déclaré M. Tebboune, expliquant que "l'Algérie, qui plaide pour l'arrêt de toutes les ingérences en Libye, appuie fortement les efforts continus pour mettre fin durablement aux hostilités et réunir les conditions du dialogue entre les frères libyens, unique et seul moyen de parvenir à une issue à la crise et d'éviter à ce pays africain d'être le théâtre des rivalités entre Etats". Le président de la République a rappelé au passage que l'Algérie est toujours disposée à accueillir un dialogue interlibyen inclusif pour la fin du conflit dans ce pays voisin. Outre le conflit en Libye, la crise sécuritaire en cours dans la région du Sahel, ayant un lien direct avec la guerre en Libye, inquiète également l'Algérie. "La stabilité déjà fragile dans des pays tel le Mali s'est subitement dégradée au lendemain de la crise en Libye, sans parler du Niger qui n'a pas échappé, comme nous le savons tous, aux attaques meurtrières contre son armée", a-t-il souligné, ajoutant qu'"avec la recrudescence des attaques terroristes sanglantes au Burkina Faso et autres tentatives d'attentats dans des pays sahéliens, l'instabilité a fini par gagner tout le Sahel en dépit des efforts courageux des pays concernés", lit-on encore dans son discours diffusé par l'APS. Le président explique en effet que "notre continent subit souvent les contrecoups des chocs déstabilisateurs affectant le monde" et "la crise du Sahel n'en est qu'une triste et regrettable illustration de cette réalité". Le dossier du Sahara occidental suscite aussi l'inquiétude de l'Algérie. "Depuis de longues années, l'Organisation des Nations unies et le Conseil de sécurité, appuyés par notre organisation continentale, s'emploient à la mise en œuvre du plan de règlement de la question du Sahara occidental basé sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination", a déclaré en outre M. Tebboune, regrettant le fait qu'aucun règlement n'ait encore été trouvé à ce conflit. "Force est de constater, avec regret, que depuis la démission de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Horst Kohler, le processus de paix onusien est sur une voie semée d'embûches", a-t-il noté. "J'ai adressé, il y a quelques jours, une lettre au SG de l'ONU pour l'exhorter à hâter la désignation de son envoyé personnel et à relancer le processus de règlement de la question du Sahara occidental", a-t-il indiqué, avant de réaffirmer l'"attachement (de l'Algérie) au caractère immuable de la position africaine en faveur de la juste cause sahraouie et du parachèvement du processus de décolonisation en Afrique loin de toute manœuvre de tergiversation et de la politique du statu quo".