"La rencontre entre le gouvernement et les walis vise à pousser ces derniers à appliquer le programme du président de la République", a indiqué le ministre de l'Intérieur. Le Premier ministre Abdelaziz Djerad a programmé une rencontre entre le gouvernement et les walis lundi et mardi prochains à Alger. C'est ce qu'a indiqué hier le porte-parole du gouvernement, le ministre de la Communication Ammar Belhimer, en marge des travaux de l'APN. Cette rencontre a déjà été annoncée lors de la dernière réunion du Conseil des ministres. Pour le chef de l'Etat, les responsables des wilayas doivent appliquer les dernières recommandations présidentielles portant notamment sur le désenclavement des "zones d'ombre". "La rencontre entre le gouvernement et les walis vise à pousser les walis à appliquer le programme du président de la République", a indiqué, pour sa part, Kamel Beldjoud, le ministre de l'Intérieur. Cette idée de la réunion entre le gouvernement et les walis avait été décidée lors de la réunion, le 4 février dernier, du Conseil des ministres. Abdelmadjid Tebboune avait notamment dénoncé des "images humiliantes" de citoyens paraissant "vivre au moyen-âge". "Les images humiliantes de citoyens semblant vivre encore au Moyen Âge, alors que d'autres vivent dans le confort du XXIe siècle, ne seront plus jamais tolérées", avait-il dénoncé. Il avait notamment demandé aux walis de "réaliser un recensement global des zones d'ombre où vivent des citoyens défavorisés". "une zone est dépourvue d'électricité, les autorités locales doivent la raccorder au lieu le plus proche où elle est disponible. À défaut, les kits d'énergie solaire peuvent être utilisés. Si le raccordement au réseau AEP est impossible, il faut recourir à l'approvisionnement par citernes. S'il est impossible de construire une école en raison du nombre insuffisant d'élèves, il faut construire une classe", a-t-il notamment suggéré. Il a ordonné "le transfert des Plans communaux de développement (PCD) non encore réalisés en faveur des besoins réels des populations des communes", selon le communiqué du Conseil des ministres. "Je vis la réalité du citoyen et je n'accepterai plus jamais qu'il y ait un citoyen de première catégorie et un autre de deuxième ou de troisième catégorie. Le développement doit profiter à toutes les régions et à l'ensemble des citoyens", avait notamment insisté le chef de l'Etat. Cela dit, les réunions entre le gouvernement et les walis ont eu lieu par le passé. Durant le long règne d'Abdelaziz Bouteflika, des réunions de ce genre se tenaient quasiment chaque année. Elles étaient présidées par le Premier ministre ou parfois par le chef de l'Etat lui-même. C'était surtout l'occasion de prononcer des discours mielleux, mais souvent sans impact positif réel sur le développement local. Le vécu des citoyens s'est rarement amélioré. Preuve en est que malgré les sommes faramineuses qui sont affectées à ces régions, des citoyens vivent toujours dans le sous-développement. Cela est surtout visible dans les régions du Sud, des Hauts-Plateaux et dans les zones montagneuses. "Nous avons cette fâcheuse habitude de tout concentrer sur les grands axes et d'oublier ce qui n'est pas apparent", a reconnu récemment Abdelmadjid Tebboune. Mais une réunion avec les walis suffira-t-elle à changer la donne ?