Le plan d'action du gouvernement a été adopté jeudi par la majorité des députés. Dans sa réponse aux préoccupations des parlementaires, le Premier ministre a précisé que le plan d'action de son gouvernement, adopté à la majorité par les députés, "n'est pas un plan de développement, mais un document comprenant des politiques globales dans tous les domaines, visant la mise en œuvre du programme présidentiel sur les cinq prochaines années". En réponse à plusieurs députés, qui ont reproché au gouvernement "l'absence de données chiffrées, de délais d'exécution et la non-identification de sources de financement", M. Djerad a indiqué que "le plan d'action comporte des objectifs clairs dont la réalisation est facile à suivre et à évaluer". Le Premier ministre évoque le développement du système national des statistiques économiques et sociales, qui permettra de traduire, prochainement, les axes du plan d'action en programme sectoriel. Le gouvernement, a-t-il annoncé, "adoptera à court, à moyen et à long terme une approche intégrée et globale qui repose sur la rationalisation de la dépense publique et la réduction des dépenses de fonctionnement de l'Etat, avec une redéfinition des priorités à travers les lois de finances, qui représentent le cadre adéquat pour le financement des programmes de développement et la fixation des délais d'exécution". Le gouvernement compte, dans ce cadre, diversifier les ressources financières du pays par l'augmentation de l'efficacité du recouvrement fiscal, la lutte contre l'évasion et la fraude fiscales et la révision du système des avantages fiscaux. "Les efforts du gouvernement seront axés sur la mobilisation de ressources supplémentaires, le drainage de l'épargne et de la masse monétaire circulant dans le marché parallèle pour le financement du développement économique", a ajouté M. Djerad, indiquant, également, que le gouvernement soutiendra "fortement" le développement de la finance islamique. Possibilité de recourir à des financements extérieurs Le Premier ministre n'a pas exclu le recours à l'endettement extérieur. En effet, il a évoqué la possibilité de recourir à des financements extérieurs à long terme et à des conditions avantageuses. "Nous allons aller vers l'argent qui existe un peu partout dans le monde sans toucher à notre souveraineté", a-t-il annoncé devant les journalistes à l'issue de la séance d'adoption. M. Djerad cite, notamment, la Banque africaine de développement (BAD) et des Fonds arabes d'investissements qui, affirme-t-il, accordent "des prêts à très long terme et avec des taux d'intérêts très faibles, qui ne touchent pas à notre souveraineté et ne remettent pas en cause les fondements de notre politique économique". Le Premier ministre a, également soutenu, qu'il est possible "de réunir beaucoup d'argent à travers la réforme de la fiscalité". Il a fait état de la possibilité de drainer l'argent de l'informel. "Des centaines de milliards existent dans le circuit informel", a-t-il révélé. "Nous allons travailler sur les réformes des banques", a ajouté le Premier ministre. S'agissant des critiques des députés concernant le "nombre excessif" de départements ministériels, M. Djerad a affirmé que "le gouvernement actuel est composé de 28 départements ministériels seulement, soit le même nombre de ministères que dans les gouvernements précédents". Selon lui, "l'élargissement de l'Exécutif à nombre de ministres délégués et secrétaires d'Etat, qui relèvent administrativement et financièrement de leur tutelle, n'entraîne pas de charges financières conséquentes". Cet élargissement, a-t-il expliqué, vise à assurer une meilleure prise en charge des préoccupations des citoyens et l'appui à un certain nombre de secteurs prometteurs qui seront érigés en priorités nationales compte tenu de leur contribution dans le développement économique.