Le président tunisien, Kais Saied, a assuré lundi soir à Tunis qu'à défaut d'un vote de confiance pour valider le futur gouvernement, la seule autre option était de dissoudre l'Assemblée élue il y a quatre mois et déclencher des élections anticipées. Recevant le président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi (président d'Ennahdha) et le chef du gouvernement d'affaires courantes, Youssef Chahed, le chef de l'Etat a affirmé qu'"on ne peut sortir de la crise de la formation du gouvernement qu'en se référant à la Constitution et non aux interprétations de ceux qui émettent des fatwas". "Le peuple m'a élu et m'a confié cette responsabilité", a lancé Kais Saied dans une vidéo publiée sur la page officielle de la présidence de la République, précisant qu'il s'appuie dans sa mission sur le texte de la Constitution et que face à la situation actuelle il va falloir appliquer l'article 89 de la Constitution. D'après ledit article "si, dans les quatre mois suivant la première désignation, les membres de l'Assemblée des représentants du peuple n'ont pas accordé la confiance au gouvernement, le président de la République peut décider la dissolution du Parlement et l'organisation de nouvelles élections législatives dans un délai d'au moins quarante-cinq jours et ne dépassant pas quatre-vingt-dix jours". "Au cas où le gouvernement n'obtiendra pas la confiance du Parlement, il y a aura recours au peuple", a-t-il affirmé, appelant toutes les parties à assumer leur responsabilité en cette étape historique et décisive. Pour sa part, le Premier ministre désigné, Elyas Fekhfakh, s'est engagé dans une course contre la montre, dans l'espoir de convaincre les membres de l'Assemblée tunisienne, à deux jours de l'expiration du délai constitutionnel pour les consultations, avant un vote de confiance au Parlement.