Comme à l'accoutumée, chaque année, le ministère de la Solidarité organise des camps de colonies de vacances au profit des enfants dont les parents ont été assassinés par des terroristes. Dernièrement, quarante et un d'entre eux ont bénéficié d'un séjour d'une quinzaine de jours à Aïn El Turk (Oran). Certes, l'initiative est louable, mais au retour, les vacanciers ont été déçus. “Nous dénonçons vivement l'accueil réservé aux enfants au niveau du centre du groupe Enava. Ces chérubins ont été mal traités. Ils ont été soumis à un dressage draconien”, nous a confié un accompagnateur de l'Organisation nationale des victimes de terrorisme et des ayants droit (Onvatd). En effet, M. Hocine Guenoun, car c'est de lui qu'il s'agit, nous a dressé un tableau sombre par rapport à ce séjour cauchemardesque. “Ces enfants jurent de ne plus aller dans un centre pareil. Même les douches leur ont été interdites. Quant à la prise en charge, elle était quasi nulle. Imaginez qu'en plein été, on leur servait quatre bouteilles d'eau minérale pour onze enfants par 24 heures.” D'ailleurs, des enfants, selon notre interlocuteur, ont été victimes de vols. “L'un d'eux, Ammi Yacine peut en témoigner, a été délesté de 1 500 DA, ainsi que six autres de ses camarades”, a enchaîné M. Guenoun avant de conclure : “En tout cas, à l'avenir, nous refuserons des centres pareils. Si le ministère de la Solidarité juge qu'il n'y a pas de camps accueillants, qu'il annule carrément ces colonies. Parce que ces enfants ont besoin de détente pour oublier leur cauchemar. Ils n'ont pas à aller dans des maisons de redressement.” O. GhilÈs