Outre la protection de la ville, cette infrastructure, dont l'inscription initiale remonte à quatorze ans, est appelée à abriter des activités de loisirs sur la thématique de l'eau et de l'environnement. Cet ouvrage censé apporter une plus-value socio-économique à la wilaya, via une dynamique de développement, peine à faire profiter la wilaya des avantages de ce projet. Situé sur oued Bouhdid, dans la zone sud-ouest de la ville d'Annaba, le projet du barrage érecteur de crue de Bouhdid, a été inscrit en 2011 puis gelé, avant d'être relancé en 2019 après la levée de toutes les contraintes. La principale contrainte était l'opposition des squatteurs du site - une contrainte qui a duré tout de même dix ans - avant que celui-ci ne soit finalement libéré. Ces squatteurs avaient manifesté une opposition à l'installation du groupement d'entreprises pour le démarrage des travaux en 2019. La situation a nécessité l'intervention musclée de la force publique pour débarrasser les lieux de toutes les constructions précaires et illicites. En 2020, la contrainte a été levée à 80% et les travaux de réalisation de ce barrage érecteur de oued Bouhdid ont été entamés. Une enveloppe budgétaire de 6 milliards de dinars a été allouée pour la construction de cet ouvrage d'une capacité de 750 000 m3. L'objectif de la construction de l'ouvrage au niveau de la zone ouest de la ville est d'empêcher la formation et le dévalement de torrents impétueux et, surtout, collecter l'eau qui arrivera avec un débit de 160 m3/s pour être rejetée avec un débit de 10 m3/seconde, éradiquant ainsi les risques d'inondations. En termes simples, l'ouvrage va permettre de retenir la crue centennale à l'aval de l'ouvrage, ce qui nécessitera un stockage temporaire à hauteur de 500 000 m3. Ce projet utilitaire et d'importance capitale devrait jouer un rôle prépondérant dans la protection de la ville contre les inondations. Car, une fois opérationnel, le barrage de Bouhdid recevra les eaux de pluie s'écoulant des monts de l'Edough (Seraidi) et des cours d'eau de la région, dont les volumes des eaux de pluie recueillis seront collectés puis acheminés lentement vers l'oued Boudjemaâ (El Bouni) pour se jeter dans la mer. Or, prévue pour mai 2022, soit un délai de réalisation de 30 mois, la réception de l'ouvrage a été ajournée et d'autres reports ont succédé, dénotant de la lenteur des travaux de réalisation. En effet, annoncé pour être mis en service en 2023, ce qui n'a pas été le cas, puisque la date a été ajournée pour juin 2024. Or, à ce jour, le projet est encore en chantier... alors que la saison des grandes pluies est à nos portes. Certes, les dernières averses qui se sont abattues sur Annaba n'ont pas eu d'impact en matière d'inondation mais, il n'en demeure pas moins que c'est un avertissement à ne pas négliger. Confié à l'Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT), le projet devait être, avait-on indiqué à l'époque, réalisé «dans les plus brefs délais». Il convient de rappeler que l'ANBT a été chargée de la mise en oeuvre du projet en qualité de maître d'ouvrage délégué au lieu de la DRE d'Annaba, maître de l'ouvrage initial, en raison de l'urgence de la situation, d'autant que l'objectif de ce projet est de protéger la zone Ouest d'Annaba des inondations. En raison de cet état de fait, il a été décidé de la mobilisation du groupement d'entreprises Hydrotechnique/GTH auquel a été confié le marché des travaux de construction du barrage, en février 2019, avant même l'ordre de service. Une démarche à même d'accélérer le projet en question, dont le taux de réalisation est de l'ordre de 60%. Mais, à ce jour, aucune date n'a été fixée. Rappelons que, ce projet a été inscrit dans le cadre du plan d'urgence mis en place par les pouvoirs publics, en raison des inondations ayant affecté la wilaya d'Annaba en janvier 2019. Ainsi, retenu dans la nouvelle stratégie nationale de lutte contre les inondations, ce barrage constitue une solution idoine et définitive au problème des inondations causées par l'oued Bouhdid dans la plaine ouest de la ville d'Annaba. On rappelle qu'en plus de la protection de la ville des inondations, le barrage, une fois mis en service, devrait abriter des activités de loisirs, notamment avec les aménagements de la cuvette et des bords de l'ouvrage, favorisant des activités récréatives dans le respect du site et de l'environnement. Ce plan d'eau permanent va renforcer les activités sur le site, dont le canotage et la pêche de loisirs et, par conséquent, créer des postes d'emploi. Or, ni la protection de la ville d'Annaba des inondations n'est assurée ni les adeptes de la pêche et du canotage n'ont pu profiter de ce projet qui tarde à voir le jour.