Pour sa première réunion après la sortie de prison de Louisa Hanoune, le bureau politique du Parti des travailleurs estime que "le système" politique n'a pas changé. "Le peuple algérien n'est pas dupe. Le régime est toujours là, avec ses institutions illégitimes, produit de la fraude, du népotisme et de l'argent sale", note le Parti des travailleurs dans un communiqué rendu public hier. Pour le parti de Louisa Hanoune, qui retrouve ainsi les accents de sa secrétaire générale, le régime "s'est imposé par la force, contre la volonté du peuple mobilisé pacifiquement durant une année". Pour cela, il "ne peut pas être source de changement, il ne peut rompre avec les pratiques du passé tout en les utilisant pour se maintenir". Le bureau politique du Parti des travailleurs en veut pour preuve le fait que ce régime "a bradé la principale richesse du pays, les hydrocarbures, en contrepartie de la caution des puissances étrangères pour ses plans de maintien". Ce régime ne peut "pas prétendre défendre la nation, sa souveraineté", car "la souveraineté politique du pays est conditionnée par la souveraineté du peuple sur ses richesses, son sol et son sous-sol", ajoutera le communiqué. Au-delà de l'économie où le pouvoir a "péché" par "le bradage" des richesses nationales, le Parti des travailleurs accuse le régime politique d'appliquer le principe d'une "justice sélective". "La prétendue lutte contre la corruption sélective, réduite au jugement de quelques symboles du régime et de l'oligarchie qui ont exercé le pouvoir politique et économique sur une période donnée, menée avec une tapageuse campagne, ne vise qu'à disculper le système qui a produit la prédation corruption, toutes les dérives totalitaires et qui a enfanté les bandes mafieuses locales et nationales (îssabate)", note le Parti des travailleurs, qui estime que "la corruption, la rapine, le pillage des ressources et des deniers publiques ne sont pas le simple fait de ces quelques personnes", mais "le fait d'un système qui a institutionnalisé toutes ces pratiques et les a érigées en modèles politiques et économiques". Plus que cela, le PT accuse le pouvoir de mener "une propagande" médiatique tout en "muselant" les médias publics et privés. C'est cela "le véritable visage du régime, le même que celui qu'il prétend combattre", note le BP du Parti des travailleurs. Autre preuve que le régime n'a pas changé, le Parti des travailleurs rappelle que "la répression se poursuit toujours avec de nouvelles arrestations, ainsi qu'avec la condamnation de plusieurs détenus politiques et d'opinion".