Tizi Allouane, un hameau perché sur les hauteurs des Ath-Abbas dans la commune d'Aït R'zine, donnait, hier, une apparence triste. Ses habitants ont l'air renfrogné, la nouvelle faisant état de la mort d'un jeune homme natif du village, accidentellement tué la veille par une patrouille de la gendarmerie, a endeuillé toute la région des Ath-Abbas. Vers 11h, le village grouillait de monde. Ils sont venus de partout pour assister aux obsèques du jeune Bourdache Farès, un gérant de pizzeria à Akbou, âgé d'une trentaine d'années. Sa disparition tragique est survenue, samedi dernier vers 20h30, lorsqu'une patrouille de la gendarmerie, composée d'éléments de brigades de Béni Mansour et Tazmalt, a riposté à une fusillade qui l'a prise pour cible sur la route menant à Tizi Allouane, atteignant mortellement le jeune Farès qui roulait à bord de son véhicule de marque Renault 5. “S'agit-il d'un homicide volontaire ou d'une simple bavure ?” ne cessaient de s'interroger, hier, les citoyens venus accompagner le défunt à sa dernière demeure. Selon le chef du groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Béjaïa, qui a tenu à se déplacer, hier, à Aït R'zine pour consoler la famille du défunt et s'enquérir réellement de ce qui s'est passé la veille, “la patrouille de la gendarmerie est intervenue sur les lieux du drame, samedi vers 20h30, suite à un appel téléphonique faisant état d'un accident de la circulation à Tizi Alouane. Malheureusement, et contre toute attente, une fois rendus sur les lieux, les gendarmes se retrouveront dans un guet-apens où ils essuyèrent des tirs nourris. Au moment où les gendarmes ripostaient, le véhicule de la victime est brusquement apparu au sommet d'un monticule d'où venaient les rafales. Ce qui causa la mort accidentelle du jeune automobiliste”. Evacuée en urgence vers l'hôpital d'Akbou, la victime succombera à ses blessures en cours de route. Tandis qu'un jeune de 17 ans qui l'accompagnait est heureusement sorti sain et sauf de ce drame. Néanmoins, il est toujours sous le choc. Le colonel Mohamed Deramchia a tenu à préciser que la victime, commerçant de son état, était en possession illégale d'un pistolet automatique (PA) en cette soirée fatidique. Enfin, notre interlocuteur affirme qu'une enquête a été ouverte par le parquet d'Akbou afin de faire toute la lumière sur cette affaire. KAMEL OUHNIA