Après une longue marginalisation, Zeghaïa opère sa mue et connaît une ascension en matière de développement local. Zeghaïa est une petite commune de la wilaya de Mila, située à quelques encablures du chef-lieu sur la RN79. Elle compte aujourd'hui près de 17 000 habitants, dont 12 000 dans le centre urbain. Ayant connu la marginalisation pendant de longues décennies, cette petite localité est en train d'effectuer une ascension notable en matière de développement local grâce aux différents programmes qui lui sont alloués. D'ailleurs, elle a été choisie pour recevoir, sur son territoire, une partie du centre universitaire accordé à la wilaya de Mila dans le cadre du programme complémentaire 2004. En ce qui concerne les programmes de développement local, les secteurs du logement, de l'éducation, de l'énergie et des travaux publics bénéficient actuellement d'une attention toute particulière. Selon le président de l'APC, il a été accordé à la municipalité 220 logements sociaux et 235 habitations rurales au titre du seul programme 2004/2005. Ces programmes dépassent à eux seuls, selon le P/APC, tous ceux accordés à la commune durant la période 1984 à 2004. Cela traduit, on ne peut mieux tout l'intérêt dont jouit présentement la future commune universitaire. Durant notre récent périple dans cette localité en compagnie de son premier magistrat, nous avons pu relever un paradoxe sur l'état des routes. Les rues du chef-lieu et les routes sont dans un état de dégradation avancé alors qu'au niveau des différentes banlieues, l'heure est à la rénovation de fond en comble de toutes les voies de communication. Sur ce chapitre, le P/APC dira qu'“il ne s'agit nullement d'un paradoxe, mais d'une vision pragmatique des choses”. Ce responsable précisera : “On a différé l'aménagement du centre urbain en raison des travaux de raccordement au réseau de gaz naturel qui seront lancés incessamment dans la localité.” ouvrant une parenthèse là-dessus, M. Chebbah soulignera que ce projet de gaz profitera à près de 1 600 ménages. au passage, il y a lieu de signaler qu'un important projet afférent à l'aménagement du centre urbain vient d'être réceptionné. Allusion faite ici aux ouvrages de protection contre les inondations dont la réalisation a nécessité la mobilisation d'une enveloppe financière de 40 milliards de centimes. Parallèlement, les secteurs de la jeunesse et des sports ainsi que ceux du commerce et de l'éducation sont en train d'évoluer notablement à la faveur des nouvelles structures. À la grande satisfaction de la population sportive de la localité et tout particulièrement des fans du CRBZ, un terrain de football est en voie de construction à proximité de la RN79. Il nous a été donné d'apprécier, jeudi dernier, le temps d'une virée, tout le dynamisme qui caractérise le chantier malgré la chaleur caniculaire. “Nous devons livrer le stade dans les délais”, nous a-t-on déclaré. On ne peut évoquer le secteur de la jeunesse et des sports sans s'arrêter sur les belles performances réalisées, cette année, par les clubs locaux. En effet, le CRBZ, le club phare de la commune, vient d'assurer son accession en régionale, après avoir occupé, la saison écoulée, la plus haute marche du podium du championnat de football de la wilaya. L'autre distinction dont s'enorgueillit la municipalité consiste en la médaille de bronze décrochée par les représentants de Zeghaïa dans le récent championnat des sports de combat qui a eu lieu dans la wilaya de Tizi Ouzou. S'agissant des secteurs de l'éducation et du commerce, on a appris auprès du P/APC que deux cantines scolaires et une demi-pension entreront en service dès septembre prochain au profit d'environ 500 écoliers et collégiens. Alors que les responsables municipaux projettent de créer, dans les tout prochains mois, un marché couvert sur le site de l'ancien CEM Laribi et ce, pour mettre de l'ordre dans les activités commerciales qui continuent à être pratiquées de façon informelle sur la voie publique. Bref, beaucoup de choses sont en train de s'accomplir dans cette commune qui émerge progressivement mais résolument de son ancien carcan et pourrait se transformer, sous peu, en un pôle de première importance. Une ombre, cependant, continue à brouiller quelque peu l'harmonie de ce tableau et cause du tracas aux élus locaux. Il s'agit de la question des habitants du lieudit Kribsa (une quarantaine de ménages environ) menacés d'isolement par les eaux du barrage de Beni Haroun et que la commune, faute de moyens, n'est pas capable de délocaliser. Aussi, profitant de notre passage dans sa localité, le P/APC a tenu à lancer un appel à qui de droit pour l'aider à déplacer les citoyens de Kribsa, menacés par le barrage. Kamel Bouabdellah