Avec trois centres culturels à Chelghoum Laïd, à Grarem, à Rouached, trois bibliothèques communales (R+2) à Oued Endja, Teleghma, Tadjenanet, et quatre autres bibliothèques lancées dans le cadre du PCD à Aïn Melouk, Ahmed Rachedi, Amira Arrès et Zeghaïa, le secteur de la culture dans la wilaya de Mila a, pour ainsi dire, fait le plein après des décennies de disette. Il faut également souligner que six autres projets du même genre sont inscrits dans le cadre du programme complémentaire 2003 dans les communes de Oued Seguen, Benyahia Abderrahmène, Ouled Khelouf, Bouslah, Sidi Khelifa et Sidi Merouane. Pour ces dernières localités, l'opération, nous indique-t-on, a été, comme prévu, lancée au cours du premier trimestre 2005. Mais le plus grand acquis sinon le plus prestigieux, dont se targuera fièrement le microcosme culturel milevien, est indubitablement la maison de la culture implantée à quelques encablures du siège de la wilaya. Ce « joyau » architectural qui s'étend sur une superficie globale de 9584,50 m2 et dont le taux d'avancement des travaux avoisine les 70%, voire un peu plus, sera réceptionné vers la fin 2005, et aura nécessité une enveloppe financière de 15 milliards. Sa superficie bâtie est répartie comme suit : une grande salle d'accueil servant de hall principal et d'exposition ainsi qu'un salon d'honneur pour les invités et les délégations, une salle de spectacle de 1525 m2 dotée de toutes les commodités, à savoir un bloc administratif et un pavillon des ateliers intégrant 17 activités entre la peinture, la poterie, la céramique, la tapisserie, la sculpture musulmane, la couture, le cinéma amateur, l'archéologie, etc. La bibliothèque est composée d'une salle de lecture, d'un magasin de vente de livres, d'une salle de prêt, une salle d'archives, une salle périodique, une galerie d'exposition, un musée et neuf locaux à usage commercial. Le tout érigé sur une surface de 5167 m2. Ainsi, Mila terre de civilisations ancestrales, berceau d'un riche patrimoine culturel et tremplin de la pensée augustinienne se réconcilie avec ses origines millénaires et ses valeurs intrinsèques. Et ce n'est qu'un juste retour à l'ordre des choses, si l'on considère l'état d'inculture et le marasme intellectuel dans lesquels l'ensemble de la population de la wilaya de Mila a végété pendant de longues années. La réhabilitation de la mosquée de Sidi Ghanem à Mila (ancienne ville), œuvre du compagnon du Prophète (QLSSSL), Abou Mouhadjir Dinar, au même titre que Ksar El Agha de Ferdjioua, classé patrimoine national en 1998 et enfin la perspective de mise sur pied d'une Ecole des beaux-arts et la proposition du site de Bordj Zeghaïa au statut de patrimoine national déclinent assez nettement la volonté manifeste des pouvoirs publics de redorer le blason terni de la culture à Mila en la dotant d'infrastructures adéquates et d'investissements conséquents, nécessaires à son épanouissement. En aval de cette gigantesque entreprise qu'est la maison de la culture de Mila ainsi que les différents chantiers mis en branle à travers l'ensemble du territoire de la wilaya, il n'est point déplacé de louer les mérites et de saluer les efforts constants du directeur du secteur, Ali Taïbi, ex-premier responsable de la culture à Annaba qui, en moins de deux ans, a révolutionné les esprits mileviens, rallié les autorités compétentes à sa juste cause et instauré une véritable politique culturelle par son dévouement, son engagement et son professionnalisme avéré. La conjugaison et le déploiement de tout ce potentiel infrastructurel de très bonne facture permettra, d'ici peu, au secteur d'opérer sa mue et délivrera certainement les jeunes des griffes de l'oisiveté et de la monotonie ambiantes.