Les opérations de paix et les missions des Nations unies sont confrontées à un nouveau défi inattendu en Afrique face à une propagation du coronavirus, tout en assurant leur mission première de maintien de la paix. Les missions de paix de l'ONU en Afrique ont dû se préparer dans la précipitation à la nouvelle menace du coronavirus qui ne se limite plus à quelques régions du monde. Mercredi dernier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait indiqué que le nouveau coronavirus (Covid-19) pouvait être qualifié de pandémie. Le même jour, le Département des opérations de paix de l'ONU avait indiqué examiner attentivement toutes les rotations de troupes de maintien de la paix et d'effectifs de police de ses missions. "Certains pays ont été priés de retarder de trois mois la rotation des effectifs militaires et de police pour maintenir leur force opérationnelle et exécuter les tâches qui leur ont été confiées", a écrit le Département sur Twitter. "Nous voulons nous assurer que ceux qui sont les plus vulnérables sont protégés le plus longtemps possible", a indiqué lors d'un point de presse, vendredi, le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric, pour justifier la réduction, dans la mesure du possible, des rotations de troupes de maintien de la paix. En République centrafricaine, la Minusca - la Mission de l'ONU dans ce pays - contribue aux efforts de lutte contre la propagation du virus. Des Casques bleus étaient ainsi, samedi, sur le tarmac de l'aéroport de M'Poko, à Bangui, pour appuyer le gouvernement centrafricain dans la vérification des passagers à la descente des avions. Le bureau de l'OMS en RCA a annoncé, le même jour, le premier cas de Covid-19 enregistré dans le pays. En République démocratique du Congo (RDC), qui se remet progressivement d'une épidémie d'Ebola dans sa partie orientale, un troisième cas de coronavirus a été confirmé, dimanche, dans la capitale Kinshasa par le ministère congolais de la Santé. En RDC, l'agence onusienne évalue les capacités de prise en charge et renforce le bionettoyage dans les structures sanitaires identifiées pour l'isolement des patients touchés par le coronavirus. Au Mali, la Mission des Nations unies (Minusma) a mis en place un groupe de travail dédié à la réponse au virus. "Nous avons anticipé, nous nous sommes préparés tout en restant extrêmement adaptables face à l'évolution de la situation", ajoute le texte.