Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a rappelé jeudi aux chefs des missions de maintien de la paix la tolérance zéro de l'ONU en ce qui concerne les abus sexuels, à la suite de nouvelles allégations d'abus par des Casques bleus en République centrafricaine. Le chef de l'ONU, qui a eu une réunion par vidéoconférence avec les chefs de missions de l'ONU, les commandants des forces, et les commissaires de police pour discuter de ce sujet, "allait adresser le même message aux autres services au-delà du maintien de la paix", a indiqué son porte-parole, Stéphane Dujarric. "La politique de tolérance zéro s'applique à l'ensemble du système des Nations Unies, leur a-t-il dit", a-t-il ajouté. "Il a souligné que la tolérance zéro signifie zéro complaisance et impunité zéro et que lorsque des allégations sont fondées, l'ensemble du personnel -- qu'il s'agisse de militaires, de policiers ou de civils - doivent rendre des comptes". Cette réunion est intervenue au lendemain de l'annonce de la démission du chef de la Mission de l'onu en République centrafricaine (MINUSCA), Babacar Gaye, suite aux nouvelles allégations d'abus sexuels par des Casques bleus. L'organisation Amnesty International affirme que des Casques bleus de l'ONU ont tué un adolescent de 16 ans et son père et ont violé une fillette âgée de 12 ans dans ce pays. Lors de la réunion, le secrétaire général a exprimé sa "détermination à aider les personnes affectées et à préserver l'intégrité du drapeau de l'ONU." M. Ban a "rappelé les directives existantes ainsi que l'obligation des hauts responsables de lutter contre l'exploitation et les abus sexuels", a souligné M. Dujarric, ajoutant que "les chefs de mission étaient directement responsables du comportement et de la discipline au sein de leur mission, avec le soutien des hauts responsables de la mission." Le secrétaire général a également discuté de l'importance de la prévention, de la formation, de l'évaluation et de l'atténuation des risques, de la formation continue et de la sensibilisation au sein des communautés locales pour faire cesser ce problème. Il a appelé les hauts responsables des missions à se servir de chaque occasion pour renforcer le message que les Nations Unies ne tolèreront aucun écart, notamment l'exploitation et les abus sexuels. Enfin, il a souligné que les pays contributeurs de troupes et de policiers sont responsables de veiller à ce que leur personnel soit correctement formé en matière de comportement et de discipline, de poursuivre leurs soldats (Casques bleus) quand ceux-ci sont accusés d'avoir commis des abus, et de maintenir l'ONU informée de l'évolution de ces affaires. Le secrétaire général a également discuté de la question avec les membres du Conseil de sécurité lors d'une réunion à huis-clos jeudi après-midi.