Cette édition, qui réunit plusieurs artistes, se poursuit jusqu'au 27 mars. Du trait de l'indice qu'avait tracé en 1970 le poète Jean Sénac (1926-1973) pour le dédier au mouvement "Aouchem", l'emblème qu'il n'avait pas à sa création en 1930, l'art stylisé au signe n'a pas fini de bêcher le filon de symboles qu'il y a à ôter de l'héritage immémorial de l'insigne. Si frileuse au tout début quand l'Algérie s'est désenchaînée des fers du joug colonial, la tendance pour le penchant du signe a brillé de mille nuances des peintres de la "Nahda" (L'éveil) en ce mois d'avril de l'an 1964 à la mythique "Galerie 54" qu'animait ce fondateur du cercle des "Poètes obscurs". Et c'est ainsi que l'historique enseigne du "54" d'Alger s'était enjolivée des couleurs d'une pléiade d'artistes peintres dont Mohamed Aksouh, le fondateur de la peinture moderne algérienne, ainsi que la dame Baya née Fatma Haddad (1931-1998), épouse Mahieddine, et Abdallah Benanteur (1931-2017). Mais pas que, puisqu'il y avait également Abdelkader Guermaz (1919-1996), Mohammed Khadda (1930-1991) et l'urbaniste-peintre français Jean de Maisonseul (1912-1999). Mieux, car en ce temps où la "Galerie 54" avait pignon sur la culture du beau, l'art de la nouvelle école de Paris n'était pas en reste, du fait de la présence de Maria Manton (1910-2003) ainsi que de Denis Martinez aux côtés de Louis Nallard (1918-2016) et de Reski Zérarti de Dellys. Si tant d'esthétique, que Jean Sénac écrivait en guise de présentation de cette exposition collective qui a fait date : "Dans cette Galerie 54, qui se veut une galerie de recherche et d'essai en contact permanent avec le peuple, nous avons regroupé des artistes de nationalité algérienne ou ayant des attaches charnelles avec notre pays." Et puis le temps a passé et la jeune génération qu'incarne Noureddine Chegrane s'est succédé à l'épopée esthétique de la "Galerie 54", avec la tenue d'une "expo" collective à la galerie d'art du centre culturel Mustapha-Kateb de l'établissement Arts et Culture, où s'est coalisé tout ce que l'Algérie compte de peintres du signe. "L'objectif est de fertiliser chacun de par son talent, ce legs ou plutôt ce recueil de signes de l'art berbère millénaire que nous ont légué les anciens et ce, avec le soutien de la fondation de Zhor Zerari", a-t-on su de Abdelmadjid Guemroud, le commissaire de l'exposition, qui est à sa quatrième édition. Onze ! Comme un team sur un rectangle vert, il y a le "regard d'enfant de Miliana" d'Ahmed Stambouli qui visualise "l'harf ou la lettre" de Mohamed Smara (Aïn-Defla). Bien entendu, la gent féminine y est présente à "Cheval" de la Bônoise Mounia Ziane et de l'air de fraîcheur du mont du Djurdjura qu'interprète Nadia Cherrak. Autre invité, l'étincelant rayon de soleil qu'esquisse Kaci Moussa Imène dans les méandres du tapis des Béni Izguen de la vallée du M'zab aux côtés de Lamine Driss Dokmane qui était récemment l'invité de "Insight of China" au tire de sa 11e session. Du reste, l'exposition y prend les contours d'une danse de signes sur la scène du carrefour générationnel où s'y mêlent le pionnier avant-gardiste d'antan et le novateur d'aujourd'hui, à l'instar de Salah Aït Mahdi et de Miloud Souiher. D'où qu'il est requis d'y aller pour retrouver Salah El Makbadh, qui rythme la calligraphie aux lettres arabes, et ce, jusqu'au 27 mars.