Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, est depuis hier en Afghanistan, en proie à une crise politique, la propagation du coronavirus et des opérations des talibans, qui menacent le fragile processus de paix en cours. Mike Pompeo devra s'entretenir avec le président Ashraf Ghani ainsi qu'avec son ex-chef de l'exécutif, Abdullah Abdullah, qui s'est lui aussi proclamé vainqueur de l'élection présidentielle du 28 septembre 2019, entachée d'accusations de fraude. Mike Pompeo a été accueilli par l'émissaire américain en charge des négociations avec les talibans, Zalmay Khalilzad, après son arrivée à l'aéroport de la capitale afghane, selon les médias locaux et des agences de presse. La visite de Pompeo intervient au lendemain d'une première discussion entre le gouvernement afghan et les talibans au sujet d'un échange de prisonniers, étape cruciale dans le processus de paix qui s'est ouvert après la signature d'un accord historique entre Washington et les insurgés le mois dernier. Cette mesure, qui figurait dans l'accord entre Washington et les insurgés, mais non ratifié par Kaboul, prévoyait la libération de jusqu'à 5 000 talibans en échange de celle de 1 000 membres des forces afghanes. L'échange devait avoir lieu le 10 mars, avant l'ouverture de discussions inédites entre le gouvernement afghan et les talibans, afin de décider de l'avenir du pays, mais a été retardé en raison de désaccords entre les deux camps.