Alors que la population de la wilaya de Tizi Ouzou a décidé, depuis déjà deux semaines, d'observer une trêve suite à la propagation du coronavirus, les services de la Sûreté de wilaya ont choisi d'emboîter le pas aux services de la justice en continuant à convoquer des jeunes activistes du mouvement populaire. En effet, avant-hier encore, un jeune activiste, qui s'est illustré par sa participation aux actions du mouvement populaire à Tizi Ouzou comme à Draâ Ben Khedda, a été convoqué par les services de la police judiciaire de la sûreté de la daïra de Draâ Ben Khedda. Il s'agit de Youcef Farsi, un jeune qui a été de toutes les marches du vendredi, du mardi et d'autres encore. Selon l'entourage de cet activiste, l'objet précis de sa convocation n'est pas encore connu, mais il serait, soutiennent-ils, le même que celui des 23 jeunes autres activistes déjà convoqués en février dernier par la même sûreté de daïra et qui est lié à la fermeture du siège de la daïra locale à l'approche de l'élection présidentielle du 12 décembre 2019. Selon des activistes du hirak, plusieurs autres jeunes d'autres localités de la wilaya de Tizi Ouzou ont également reçu des convocations émanant des sûretés de daïra locales. Les mêmes sources affirment qu'elles seraient toutes liées aux fermetures des sièges de daïra durant la même période qui a précédé l'élection présidentielle. À noter que ces convocations adressées en pleine période de trêve durant laquelle les marches et les rassemblements ont été suspendus par les manifestants, qui ont fait de la lutte contre la propagation du coronavirus leur grande priorité, suscitent une grosse colère à Tizi Ouzou où les manifestants promettent une grande mobilisation une fois le risque sanitaire jugulé. "Maintenant, nous comprenons mieux les intentions du pouvoir tant qu'il profite même d'un drame sanitaire pour inquiéter les activistes du hirak. Mais une fois cette menace sanitaire jugulée, il aura la réponse du peuple", nous a déclaré un activiste convoqué récemment par la police à Tizi Ouzou.