À une semaine seulement de la célébration du 1er anniversaire de la révolution populaire, de nombreuses manifestations de rue ont été organisées, jeudi, dans plusieurs localités de Tizi Ouzou, à l'instar de Drâa Ben-Khedda et de Larbâa Nath Irathen, ainsi qu'au chef-lieu de wilaya, afin de dénoncer une campagne d'intimidation contre des manifestants et d'exiger un changement radical du système. À Drâa Ben-Khedda, les manifestants ont organisé une marche, suivie d'un sit-in devant le siège de la daïra, pour dénoncer une campagne d'intimidation contre une vingtaine d'activistes du mouvement populaire convoqués par les services de sécurité après la fermeture du siège de la daïra lors du scrutin du 12 décembre dernier. "Nous sommes là pour dénoncer la convocation de citoyens ayant participé à la fermeture du siège de la daïra durant la présidentielle rejetée par le peuple algérien", a indiqué un manifestant. Pour lui, "c'était pourtant une action pacifique menée par toute la population locale et non par seulement une poignée de personnes, c'est pourquoi, nous exigeons l'annulation immédiate de ces poursuites". "Ces convocations ne vont pas freiner notre lutte et nous continuerons notre combat pacifiquement jusqu'au départ de tous les symboles du système décrié par le peuple depuis le 22 février", a ajouté un autre manifestant. À l'occasion de cette marche, un appel à un rassemblement, pour dimanche, devant le tribunal de Tizi Ouzou, a été lancé. Réagissant à ces convocations, la coalition de la société civile de Tizi Ouzou a dénoncé, dans une déclaration, "le recours à la violence et aux intimidations à l'égard des jeunes manifestants qui ne font qu'exprimer leur adhésion aux aspirations justes et légitimes du peuple algérien". À cet effet, elle a appelé, dans le même document, "à la vigilance et au calme devant la provocation des inféodés au système". La seconde manifestation a eu lieu au chef-lieu de Larbaâ Nath Irathen où une marche a démarré depuis l'entrée de la ville pour prendre la direction du monument dédié à l'architecte de la Révolution, Abane Ramdane. De nombreuses banderoles, sur lesquelles on pouvait lire : "Pour une assemblée constituante souveraine", "Dawla madania, machi âaskaria" (Etat civil et non militaire), "Non au chantage, libérez les otages", ont été déployées par les manifestants. Sur une large pancarte brandie par les marcheurs, on pouvait aussi lire que "c'est au peuple de s'organiser dans une véritable assemblée constituante, d'écrire sa Constitution et de décider de son avenir". Au centre-ville de Tizi Ouzou, les manifestants ont organisé l'habituelle opération "mahrez" sur l'esplanade de l'ancienne mairie, en soutien aux détenus d'opinion encore emprisonnés.