Deux jeunes activistes du hirak ont été arrêtés, jeudi, à la mi-journée à Tizi Ouzou, puis relâchés en début de soirée, sous la pression de la population qui, aussitôt l'information diffusée, a organisé un rassemblement devant le siège de la sûreté pour exiger leur libération. Selon les témoignages recueillis sur le lieu du rassemblement, les deux activistes Cherif Athmani et Aoudia Hocine ont été arrêtés en possession de pancartes confectionnées pour la 39e marche du vendredi. Des pancartes sur lesquelles sont imprimés des slogans appelant au rejet de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain. Après plusieurs heures, les deux activistes ont fini par quitter le commissariat. À peine sortis Ils ont été accueillis par une grande foule qui scandait : "Ulac l'vote ulac", "Makanch intikhabat ya l'îssabat", "La police, la justice, tout le monde est complice". Les deux militants qui ont affirmé avoir été maltraités par les policiers, sont allés immédiatement chez un médecin légiste pour établir des certificats médicaux, tandis que le rassemblement se poursuivait toujours pour réclamer la libération d'un autre jeune activiste de Draâ Ben-Khedda, Hemani Mohamed, arrêté, selon ses amis, dans le cadre de l'affaire liée à la récente fermeture du siège de la kasma FLN de Draâ Ben-Khedda par la population. Selon la même source, une dizaine d'autres jeunes de cette ville ont été convoqués par la police dans le cadre de cette même affaire. Le sit-in devant la sûreté de wilaya s'est poursuivi jusqu'à une heure tardive de la soirée, soit jusqu'à la libération de ce citoyen vers 19h. La plupart des manifestants ont, par la suite, rejoint l'"opération mehraz" prévue devant le siège de l'ancienne mairie à 20h. Dans la matinée, une action avait déjà été organisée devant le siège de la kasma de Draâ Ben-Khedda en soutien aux jeunes convoqués par la police. Par ailleurs, à Tigzirt, les habitants ont organisé leur 18e marche en solidarité avec les détenus d'opinion et les porteurs de l'emblème amazigh arbitrairement emprisonnés. Une mobilisation plus importante et une colère plus vive ont marqué cette marche qui a eu lieu trois jours seulement après le verdict prononcé par le juge du très exceptionnel tribunal de Sidi M'hamed qui a condamné plus d'une vingtaine de détenus dont Amar Acherfouche, un jeune originaire de cette région de Tigzirt, détenu depuis juin dernier à Alger pour possession de l'emblème amazigh. Une condamnation que la population a dénoncée tout au long de la marche et durant le rassemblement observé devant le tribunal, en scandant "Âadalat telephon", "Justice aux ordres", "Libérez les otages". K. Tighilt