Il y a vingt-trois ans, jour pour jour, était assassiné à Paris, l'avocat André Ali Mecili, un des plus proches collaborateurs du défunt Hocine Aït Ahmed. Membre fondateur du FFS, Ali Mecili, né en 1940 à Koléa, de parents kabyles de la région de Djemaa N'Saharidj, était responsable des services de renseignement de l'ALN peu avant l'indépendance du pays. Arrêté en compagnie d'Aït Ahmed après la crise de 1963, il échappe de peu à l'exécution et sera emprisonné à la prison d'Oran qu'il quitte au lendemain du coup d'Etat de Boumediène. Exilé en France, Mecili, qui embrasse alors une carrière d'avocat, se déploie à organiser l'opposition algérienne à l'étranger et à promouvoir les droits de l'Homme. Son coup d'éclat, il l'accomplit en 1985 lorsqu'il réussit à réconcilier Hocine Aït Ahmed et Ahmed Ben Bella alors responsable du MDA (Mouvement pour la démocratie en Algérie). Mais ce rapprochement ne semble pas avoir été du goût du pouvoir d'Alger de l'époque. Deux ans plus tard, il sera assassiné au pied de son immeuble à Paris par le présumé Abdelmalek Amellou, sur ordre d'Alger, avec la collusion de Paris, selon les accusations de l'époque du défunt Hocine Aït Ahmed. "L'assassinat d'Ali Mecili obéissait à un objectif consistant à faire fléchir les forces de l'opposition qui voulaient se rassembler en vue de construire un rapport de force à même de pousser le régime à opérer une ouverture démocratique", écrit, dans une contribution au journal Libre Algérie, fondé par Mecili, Ali Laskri. "En cette journée de recueillement et d'hommage à son combat pour la liberté jusqu'au sacrifice suprême, nous continuons à dénoncer avec force ce crime politique crapuleux, en exigeant justice et vérité pour notre camarade, un grand militant de la démocratie", écrit, pour sa part, dans une déclaration publiée hier sur le site officiel du parti, le premier secrétaire du FFS, Hakim Belacel. "Aujourd'hui encore et plus que jamais, nous devons faire de cette journée de militant un grand moment d'évocation envers l'un des grands militants de la cause nationale et du combat démocratique dans le pays, le regretté Ali Mecili, mais aussi une très forte dynamique de solidarité envers le peuple algérien". Alors qu'elle a rebondi en 2008 après l'arrestation du diplomate Hassani, soupçonné d'être l'instigateur du crime et lequel obtiendra un non-lieu en 2014, l'affaire Mecili demeure à ce jour entourée de mystère.