Le 7 avril 1987, Ali Mécili, ex-officier de l'ALN, avocat et compagnon de lutte de Hocine Aït Ahmed et l'un des fondateurs du FFS, était assassiné à Paris. L'affaire de l'assassinat, en France, de l'opposant algérien et un des fondateurs du FFS revient au-devant de la scène. La confirmation, hier, de la candidature aux élections locales de celui qui est le principal accusé dans cette affaire, en l'occurrence Abdelmalek Amellou, sur une liste du RND dans la wilaya du Béjaïa, suscite la colère de la direction du Front des forces socialistes (FFS). Dans un communiqué rendu public hier, le parti dénonce une consécration du crime par la formation politique du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. «Le FFS dénonce avec la plus grande fermeté cette consécration du crime et de l'impunité», lit-on dans un communiqué signé par le premier secrétaire du parti, Mohamed Hadj Djilani. Le FFS rappelle, dans son document, les faits qui remontent, rappelons-le, au mois d'avril 1987. «Le 7 avril 1987, Ali Mécili, ex-officier de l'ALN, avocat et compagnon de lutte de Hocine Aït Ahmed, artisan du rapprochement et du dialogue entre Algériens pour la construction d'une alternative démocratique à la dictature, était assassiné à Paris par Abdelmalek Amellou, un proxénète et homme de main du régime», précise le FFS dans son communiqué. Le parti rappelle, dans ce sens, l'impunité dont a bénéficié Abdelmalek Amellou qui a été arrêté à l'époque par la police française avant d'être rapatrié en Algérie afin d'éviter de répondre de son acte devant la justice française. «Ce crime d'Etat est resté à ce jour impuni à cause de la raison et de la collusion des deux Etats, algérien et français, dans l'obstruction à la justice et la consécration de l'impunité», souligne-t-on. Selon la direction du FFS, «l'assassin de Mécili conduit aujourd'hui la liste du RND aux prochaines élections locales, dans la commune d'Aït R'zine (Béjaïa)». «L'information qui a été donnée par le chef du groupe parlementaire du FFS lors de son intervention sur le plan d'action du gouvernement Ouyahia vient d'être confirmée par le responsable de wilaya du RND dans un quotidien national. Pis, le responsable du parti d'Ouyahia prend la défense du criminel», explique la même source, rappelant que le parti continuera «inlassablement à se battre aux côtés de la famille Mécili jusqu'à ce que justice soit rendue à notre camarade». «Pour le FFS, l'assassinat d'Ali Mécili est un crime imprescriptible», soutient la même source. Dans une déclaration à notre confrère El Khabar, le responsable du RND à Béjaïa, Kamel Bouchoucha, a confirmé la candidature de Abdelmalek Amellou, estimant que «le casier judiciaire de ce dernier est vierge». Selon lui, le candidat «a accompli toutes les conditions légales pour cette candidature» et qu'il est «populaire» dans sa commune. Pour rappel, l'affaire de l'assassinat de Ali Mécili est revenue au-devant de la scène en 2008 avec l'arrestation, à Marseille, du diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni, qui a été soupçonné d'être l'un des organisateurs de l'assassinat du dissident et un des fondateurs du FFS, Ali Mécili. L'affaire a failli envenimer les relations entre les deux pays. Le diplomate a nié son implication dans ce crime lors d'un interrogatoire devant le juge d'instruction Baudoin Thouvenot, en charge de ce dossier. Ce n'est que plusieurs mois après son arrestation que l'homme a été libéré, «faute de preuves» sur son implication dans ce crime. Madjid Makedhi