L'Algérie a enregistré le premier décès le 12 mars dernier. Depuis, tout le pays s'est engagé dans une bataille acharnée pour limiter les dégâts que ne cesse d'engendrer cette pandémie. Combien de jours ou de semaines les Algériens doivent encore batailler depuis leur site de quarantaine, contre un ennemi invisible mais réputé par sa dangerosité ? La virulence de cet "ouragan viral" est observable au quotidien, dans les décomptes faits et annoncés par les autorités en charge du suivi de l'évolution de cette maladie. Jusqu'à vendredi dernier, 256 personnes ont perdu la vie dans des circonstances liées à la pandémie de coronavirus. Autrement dit, le Covid-19 tue, en moyenne, 8,5 porteurs de virus toutes les 24 heures en Algérie. Alors qu'ailleurs dans le monde, cette épidémie tue tous les jours des centaines, voire des milliers, de personnes dans certains pays notamment en Europe et aux USA. Depuis le 13 mars dernier, date de l'annonce du premier décès, la courbe des morts a poursuivi verticalement sa poussée, avec un seul chiffre, de 2 à 9 par jour et ce, jusqu'au 22 mars où les bilans des victimes commençaient à s'articuler autour de deux chiffes, avec un pic de 17 morts ce jour-là. Depuis, cette courbe suit, sans répit, celle des contaminations, entrecoupée par une décrue pendant trois jours avec 2 décès enregistrés quotidiennement. La comparaison avec les situations postérieures au 22 mars a montré que c'était un faux pic. Entre-temps, un autre rebond annonce une nouvelle ascension de la trajectoire jusqu'aux 2 et 3 avril, avec 47 morts en 48 heures. Depuis le 23 mars, l'effet "positif" de la chloroquine lancée dans les hôpitaux, commence à apparaître. Les situations épidémiologiques communiquées à partir du 1er avril ont montré que le nombre de décès semble amorcer une réelle descente, soit 11 jours après le début de l'administration de la chloroquine. Des infectiologues n'ont d'ailleurs pas manqué de souligner la décrue des morts, grâce à ce traitement qui s'est avéré être au fil des jours sans danger et même très efficace pour arrêter la charge virale et au bout de la course diminuer le nombre de morts. Entre la période allant du 30 mars au 2 avril, les chiffres des décès en baisse enregistrés étaient un signal encourageant pour généraliser le traitement au reste des malades à partir du 6 avril. Cependant, une seconde envolée a été constatée depuis le bulletin du 6 avril qui annonçait un pic de 51 décès durant le week-end, pour passer la barre des 256 victimes. Autre indice qui continue de susciter un débat parmi les épidémiologues, le pourcentage de décès calculé sur la base des décomptes des contaminations enregistrées jusqu'à avant-hier vendredi. Le rapport entre le nombre de morts (256) et celui des cas positifs au virus (1 761), est disproportionné par rapport aux autres pays. Un simple calcul nous donne un taux à deux chiffres de 14,5%. à l'exception de la fille de 9 ans, qui a succombé au Covid-19 à Ouargla, la moyenne d'âge des décédés est de 60 et plus avec un taux de 71%. En revanche, la trajectoire des patients confirmés a connu deux pics suivis d'une lente diminution. L'Algérie a enregistré en fait le plus grand nombre de contaminés le 22 mars, soit la veille du début du traitement à la chloroquine, en dépassant la barre symbolique de 200 cas en 24 heures. Une autre hausse a été déclarée les 2 et 3 avril, avec 324 contaminés en 48 heures. Depuis, ce bilan à trois chiffres commençait à diminuer au point de comptabiliser une quarantaine de cas durant la journée du 5 avril. C'est une situation similaire à celle d'avant le 23 mars où les bilans enregistrés ne dépassaient pas la quarantaine de cas. Les épidémiologues soulignent que l'évolution du virus à travers les 46 wilayas touchées reste difficile à prévoir, d'autant que le nombre de réservoirs des virus par wilaya commence à devenir important. D'ailleurs, la courbe de la contagion a repris ces quatre derniers jours son ascension. L'espoir de sortir vite du bout du tunnel reste, néanmoins, possible avec l'annonce de la généralisation de la chloroquine à tous les porteurs du virus. Et les premiers résultats sont là : plus de 400 cas guéris, pour battre en brèche les prédictions les plus alarmistes.