Parmi les activités qui risquent d'être annulées, la 17e édition du festival Raconte-Arts, prévue du 18 au 25 juillet prochain, au village Aït Aïssi (commune de Yakouren). Plusieurs villages de Kabylie, qui abritent chaque été de nombreuses manifestations culturelles, que ce soit des fêtes ou des festivals autour du patrimoine local, ne montrent, cette année, aucun engouement pour les préparatifs des festivités. Les associations culturelles et les comités de village sont, depuis plusieurs semaines, occupés dans des actions collectives de solidarité et de lutte contre la propagation de l'épidémie de coronavirus. Alors que les préparatifs de ces manifestations culturelles devraient, déjà en ce moment, atteindre leur vitesse de croisière, comme à l'accoutumée, les villageois sont, depuis plusieurs semaines, soumis à un confinement total avec, comme priorité essentielle, la protection des concitoyens de toute contamination. Ils sont environ une trentaine de villages, à travers leurs associations, à organiser habituellement ces rendez-vous annuels à travers la Kabylie. Des rendez-vous durant lesquels les organisateurs qui ne manquent pas d'imagination transforment leurs cités en épicentres d'attractions multiples. Des milliers de visiteurs venant des différentes wilayas d'Algérie s'y rendent pour partager ou participer à l'animation qui se déploie pendant la durée des fêtes et festivals. Une occasion dont le monde associatif profite pour faire connaître les richesses culturelles, identitaires, culinaires et artistiques de leurs localités et surtout faire sortir leurs régions de leur torpeur. Autant de belles choses qui semblent déjà compromises pour cet été. Le premier couac vient d'être enregistré au village de Tabourt Ath Ghobri, avec l'annulation de la septième édition de la fête de l'olive prévue pour la fin du mois de mars dernier. Raconte-Arts, avec la 17e édition de son festival international prévue du 18 au 25 juillet prochain au village Aït Aïssi (commune de Yakouren), n'aura probablement pas lieu, surtout avec la fermeture des frontières de tous les pays et des consulats pour l'attribution des visas aux nombreux participants étrangers. Contacté par nos soins, Hassan Metref, président de Raconte-Arts, nous a informés qu'il gardait encore l'espoir de tenir, en temps et lieu, son festival. Les responsables des villages Aït Aïssi et de Yakouren espéraient aussi voir l'épidémie de Covid-19 s'estomper pour poursuivre les préparatifs. Rien n'est sûr ! D'autres manifestations qui se déroulent dans la daïra de Bouzeguène semblent, à première vue, compromises, à l'image des fêtes de la forge du village Ihitoussène, du burnous de Houra, de la figue de barbarie de Sahel, du miel et de l'abeille du village Ahrik, de la figue de Lemsela, de la robe d'Ihemziene, des herbes médicinales de Mezeguène. D'autres rendez-vous prévus dans plusieurs contrées de Kabylie risquent également de ne pas avoir lieu, à l'image des festivals de la poterie de Mâatkas, du tapis d'Ath Hichem, du bijou d'Ath Yenni, de la cerise de Larbâa Nath Irathen, etc. Toutes ces régions de Kabylie risqueraient d'en pâtir dans divers secteurs si ces manifestations venaient à être annulées, car ces festivals suscitent aussi un impact économique et social avéré, puisque les participants profitent généralement de ces rendez-vous pour vendre leurs produits et débattre des difficultés liées à l'exercice de leurs activités.