Environ 80 000 élèves du primaire et du moyen et 15 000 lycéens sont déjà inscrits pour l'enseignement de tamazight. Le coût de la refonte du système éducatif s'élève à 45 milliards de dinars, a révélé le ministre de l'Education nationale, Boubakeur Benbouzid, hier dans une conférence de presse improvisée en marge de la réunion des directeurs régionaux de son secteur. “L'Etat est en mesure de déployer ces moyens financiers, qui seront dépensés sur une période de dix ans”, a précisé le membre du gouvernement. Il s'est employé, par la suite au gré des questions des journalistes, à réexpliquer, presque une à une, les options de la réforme de l'Ecole algérienne, mises en œuvre cette année. Il a particulièrement insisté sur l'impératif de relever considérablement le niveau des élèves au fur et à mesure qu'ils accèdent aux paliers supérieurs. “Nous nous accommodons plus de moyenne en dessous du 10/20. Le rachat n'est plus de mise. Un 9,99 ne permet pas l'accès au collège”, a assuré le ministre. Il a affirmé alors que 28,23% des élèves en classe de 6e année fondamentale, soit 226 343 enfants, sont candidats à la seconde session de cet examen, dont les épreuves démarreront le 20 septembre prochain. Il est revenu sur le cas des quatre écoles primaires de la wilaya de Mascara, qui ont obtenu un taux de réussite nul lors de la première session de l'examen de 6e. “Il ne faut pas s'alarmer. Dans certaines de ces écoles, il y avait à peine quatre enfants candidats à cet examen”, a-t-il soutenu. Il a déclaré, par ailleurs, que les épreuves nationales à partir de cette année se dérouleront désormais à la fin du mois de mai. “Le secteur dispensera, pendant cinq semaines (début juin jusqu'au 5 juillet) des cours de rattrapage aux recalés de la première session afin de les préparer à la seconde”, a indiqué le ministre de l'Education nationale. Il a reconnu, au passage, que les résultats peu reluisants obtenus lors des examens de passage d'un pallier à un autre, notamment le baccalauréat, n'incombent pas uniquement aux élèves, mais également aux enseignants et aux directeurs des établissements scolaires. “Je le dis et je le répète, les proviseurs de lycée qui obtiendront un taux de réussite inférieur à 15% pendant trois années consécutives seront relevés de leurs fonctions”, a martelé Boubakeur Benbouzid. Quant aux enseignants, dont près de 80% n'ont pas de diplômes universitaires, le membre de l'équipe d'Ahmed Ouyahia a certifié qu'ils recevront une formation à même d'améliorer leurs compétences. Le premier stage de formation sera lancé en ce mois de septembre et concernera une promotion de 10 000 maîtres et maîtresses des écoles. Les contractuels seront régularisés à la hauteur des 6 000 postes budgétaires accordés, pour cette rentrée scolaire, par le gouvernement. “Mais il ne faut pas se mentir. Nous aurons toujours besoin de vacataires dans un secteur dominé par le personnel féminin”, a précisé le ministre. Interrogé sur la disponibilité des livres scolaires contenant les nouveaux programmes, le conférencier a annoncé qu'environ 42 millions d'exemplaires ont été édités pour cette rentrée. “Cette quantité couvrira les besoins de toutes les classes touchées par la réforme. Le reste utilise encore les vieux manuels avec les anciens programmes”. Les livres seront vendus aux élèves car, selon le ministre, le secteur n'arrive pas à recouvrer les frais de la location. Le ministre de l'Education nationale a affirmé que le gouvernement dégagera les outils et les financements nécessaires pour la réussite de l'enseignement de tamazight, constitutionnalisée langue nationale en avril 2002. Cette langue sera dispensée, dès cette rentrée, à partir de la 4e année primaire. Selon le ministre, environ 80 000 élèves des paliers primaire et moyen et 15 000 lycéens sont déjà inscrits dans les classes de tamazight dans des établissements scolaires recensés dans onze wilayas. Près de 340 enseignants sont recrutés pour assurer ces cours. 168 postes budgétaires sont ouverts en conséquence. Souhila H.