C'est sous le thème du droit syndical et des revendications des enseignants que s'est achevée hier l'université d'été du CLA à Alger-Centre. “Les syndicats de l'éducation doivent se mette d'accord sur une action commune pour faire pression sur le gouvernement afin de revaloriser le salaire des enseignants. Il n'y aura pas de paix scolaire sans la concrétisation de nos revendications”, a déclaré Redouane Osmane, le responsable du CLA, en marge de la réunion. Selon lui, le ministre de l'éducation nationale Boubakeur Benbouzid se focalise sur l'application de la réforme et ignore les doléances des enseignants. “Le ministre de l'éducation ainsi que le gouvernement ne peuvent pas continuer à ignorer le malaise qui existe au sein de la famille de l'éducation. Il n'y aura pas de réforme réussie si le problème des enseignants n'est pas réglé”, a-t-il affirmé. Par ailleurs, le secrétaire général du syndicat exige l'ouverture des débats avec le ministre de l'éducation nationale. “Benbouzid rassemble chaque année tous les directeurs de l'éducation de toutes les wilayas, mais il persiste à refuser de rencontrer les enseignants et de débattre de leurs problèmes socioprofessionnels”, ajoute-t-il. Le responsable du syndicat a également réitéré les revendications des enseignants du secondaire. Il insiste, notamment sur le dossier de la retraite. “La retraite après 25 années de cotisation est une revendication légitime, réaliste et justifiée des enseignants, contrairement à ce que croit le gouvernement qui a réagi violemment à cette revendication”, indique Redouane Osmane. À propos de la réforme de l'éducation nationale, Osmane estime que sa réussite est liée à la motivation des enseignants et aux conditions socioprofessionnelles dans lesquelles les enseignants évoluent. “L'école ne peut pas exercer une action éducative efficace dans un contexte d'insécurité sociale de l'enseignant. La réussite de la réforme ne peut pas émerger du sentiment d'humiliation et de la dégradation de l'image sociale du professeur”, a-t-il encore déclaré. Concernant le programme pédagogique de la réforme du secondaire, Osmane estime que la réforme doit d'abord plancher sur le problème de la déperdition scolaire. Au sujet de la réduction des filières du secondaire et la suppression des TD, Osmane déclare que “le CLA ne partage pas l'idée de la réduction des filières. Nous sommes passés de 16 à 9 filières. Les élèves ont besoin de se spécialiser dès la secondaire”. Au sujet de l'effectif du secondaire, Osmane recommande le recrutement de près de 20 mille fonctionnaires (enseignants, éducateurs, agents d'orientation…) pour la réussite de la réforme au niveau du secondaire. Nabila Afroun