Les syndicats autonomes de l'éducation ne comptent pas lâcher du lest à leur lutte pour une satisfaction totale des revendications des enseignants. Les organisations syndicales ont visiblement la même volonté d'aller vers des actions communes et mettre de la pression afin de réaliser leurs objectifs. Pas de répit pour les autorités concernées avant de résoudre les problèmes des enseignants. C'est du moins ce qui ressort de la résolution finale de l'université d'été du Conseil des lycées d'Alger (CLA), tenue les 3 et 4 septembre, à Alger. « Il ne peut y avoir de paix scolaire sans respect des droits sociaux des enseignants et leur dignité », a affirmé le CLA dans sa déclaration. Le CLA répond on ne peut plus clairement au ministre de l'Education nationale, qui, dans ses différentes sorties d'avant la prochaine rentrée scolaire, a ignoré les revendications syndicales. « Nous ne nous faisons pas d'illusion sur la détermination réelle du ministère de l'Education nationale, qui continue d'ignorer notre existence, en se réfugiant dans la forteresse de l'autoritarisme. Dans son intervention, le 3 septembre dernier, à la télévision, il n'a fait référence, à aucun moment, à la situation sociale de l'enseignant. L'absence de volonté de régler les problèmes socioprofessionnels est évidente », a remarqué le CLA. Ainsi, le syndicat que dirige Redouane Osmane lance un appel aux syndicats autonomes pour travailler communément afin, souligne-t-il, de « sortir de l'impasse scolaire ». Le CLA a, en effet, élaboré une plateforme de huit points qui sera, selon ses responsables, l'ossature de la lutte syndicale. La vieille revendication relative à la revalorisation des salaires figure en tête de liste des demandes « urgentes » du CLA. La promulgation du statut de la Fonction publique et des statuts particuliers, l'abrogation des articles du statut de la Fonction publique qui encourage la contractualisation sont aussi des urgences pour ce syndicat. Le CLA se déclare déterminé à focaliser sa lutte sur la défense des droits syndicaux, l'amélioration des conditions des enseignants retraités et la réforme de l'éducation en s'attaquant à l'échec scolaire. En opposition au pacte économique et social que prépare le gouvernement, l'UGTA et le patronat, le CLA exige un « pacte d'urgence scolaire et sociale ». Ce dernier doit se tourner, selon cette organisation, essentiellement vers les secteurs et les couches sociaux défavorisés. Le document que présente le CLA est structuré en particulier autour de ses revendications depuis le début de la contestation dans les lycées en 2003. Les syndicats de l'éducation, qui observent une trêve jusqu'à la tenue du référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale, reviendront à la charge dès le mois d'octobre.