Le ministre de la Communication et le président de l'Arav Avec cette sortie, le ministre de la Communication frappe un grand coup en donnant carte blanche à l'Arav pour mettre de l'ordre dans la jungle de l'audiovisuel... Kaouane n'a pas tardé à imposer sa marque! Djamel Kaouane hausse le ton! Après les dérapages enregistrés lors des caméras cachées diffusées par certaines chaînes privées, le nouveau ministre de la Communication a pris ses responsabilités en recevant en audience le président de cette instance, Zouaoui Benamadi. C'était l'occasion de lui rappeler les missions et responsabilités de l'autorité qu'il gère. D'ailleurs, Kaouane a lancé un message fort à l'issue de cette rencontre: l'Arav doit pouvoir assumer ses responsabilités et ses missions!,«La rencontre a permis au ministre de s'enquérir du travail et des actions menées par l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, et d'assurer son président de la disponibilité entière du ministère de la Communication et, à travers ce dernier, du gouvernement à lui apporter aide et soutien afin de lui permettre d'assumer pleinement ses responsabilités et ses missions telles que le stipulent les textes de loi en vigueur», précise un communiqué du ministère rendu public à l'issue de cette audience. L'audience accordée par Djamel Kaouane à Benamadi est intervenue après le sit-in observé samedi dernier à Alger devant le siège de l'Arav, par des dizaines d'intellectuels, artistes, journalistes et académiciens en signe de protestation contre «les dépassements» enregistrés dans certains programmes de la grille spécial Ramadhan de la chaîne de télévision privée Ennahar et contre «l'atteinte» à la personne de l'écrivain algérien Rachid Boudjedra. Reçu par le président de l'Arav, Zouaoui Benamadi, l'écrivain Rachid Boudjedra, accompagné de plusieurs sympathisants, avait dénoncé le traitement qui lui a été réservé par cette chaîne TV, lors de son programme de caméra cachée, qu'il a qualifiée de «terrorisme», affirmant qu'il était «en état de choc», en raison de l'atteinte à sa personne. Pour leur part, les contestataires ont appelé dans leur communiqué, les autorités compétentes, à leur tête les ministère de la Justice, de l'Intérieur, la Communication et l'Arav à «mettre un terme à la médiocrité, à réprimer les dépassements et les dérapages et à sanctionner les contrevenants à la loi et aux principes de la déontologie». Pour rappel, à la veille du mois de Ramadhan, l'Arav avait exhorté les chaînes de télévision algériennes à observer les «principes d'intérêt général afin d'éviter les dérives constatées les années précédentes, tout en élaborant des programmes spéciaux pour le Ramadhan qui soient un espace d'éveil à la fois spirituel et rationnel, conciliant authenticité et modernité». L'Autorité de régulation avait exhorté l'ensemble de ses partenaires du champ audiovisuel à souscrire volontairement à une forme d'autorégulation éthique et esthétique. «Des émissions, comme par exemple celles de caméra cachée, doivent faire l'objet d'un examen attentif», avait averti l'Arav, faisant observer qu' «il arrive souvent que ce genre d'émissions livre, sous couvert de divertissement, des séquences dont la brutalité et la vulgarité sont une insulte à la dignité humaine». A ce propos, l'Arav avait précisé avoir déjà reçu de la part de citoyens des «plaintes contre certaines chaînes qui les ont filmés à leur insu dans une situation plus dévalorisante qu'humoristique», appelant par cette occasion «ces chaînes, qui se reconnaîtront, à respecter le droit à l'image de chaque individu». La loi 14-04 du 24 février 2014 relative à l`activité audiovisuelle stipule que l'Arav doit veiller à l`impartialité des personnes morales exploitant les services de communication audiovisuelle. L`Autorité formule des avis sur la stratégie nationale de développement de l`activité audiovisuelle, sur tout projet de texte législatif ou réglementaire concernant l`activité audiovisuelle et formule des recommandations pour le développement de la concurrence dans le domaine des activités audiovisuelles. En matière de règlement des différends, elle arbitre les litiges opposant les personnes morales exploitant un service de communication audiovisuelle, soit entre elles, soit avec les usagers, et instruit les plaintes émanant des partis politiques, des organisations syndicales et/ou des associations et tout autre personne physique ou morale, faisant état de violation de la loi par une personne morale exploitant un service de communication audiovisuelle. Avec cette sortie, le ministre de la Communication frappe un grand coup en donnant carte blanche à l'Arav pour mettre de l'ordre dans la jungle de l'audiovisuel...