Renfermant un patrimoine archéologique prestigieux, la wilaya d'Oum El Bouaghi définie par les historiens comme “le centre de la Numidie” constitue un véritable musée à ciel ouvert dont, malheureusement, l'avancée du béton risque d'anéantir à jamais tout ce qu'il comporte comme civilisation millénaire. Cette wilaya, dont l'histoire n'a jamais fait l'objet de recherche, est célèbre depuis fort longtemps pour ses nombreuses sources d'eau demeurant un facteur d'installation (Dalaâ, sidi Rghiss, Oued Nini, Gorn Ahrar) et ses céréales et la rapidité des échanges commerciaux. Cherchant l'origine de ses habitants, Camp, le chercheur dans son livre Aux origines de la Berbérie, cita entre autres, “les surbures maesles thubesuku” et précisa que la région fut habitée par les Gétules ; alors que Ferrand rapporta dans Aïn Beïda province de Constantine que la région était habiée par 2 principales tribus “El Haracta et El Knararia”. Parler des sites archéologiques et omettre les différentes civilisations, c'est nier l'identité culturelle de la région reflétée par les anciens noms des localités telles Makomades (DEB) Marcinni (Aïn Beïda), sigus Kadiofala (Ksar Sbahi). Les grottes de Sidi Rghiss, El Ogla, El Kmin, les fossiles de Aïn Diss témoignent à elles seules de la vie de l'homme préhistorique. (Troglodyte). Les sarcophages de sigus et Gueraâ Saïda démontrent l'évolution de l'homme qui pensait déjà à ses morts. Des sculptures phéniciennes retrouvées à travers le territoire de la wilaya représentent l'ère numide où le punique était langue officielle ; alors que les zones rurales parlaient le dialecte local en réponse à l'appel de Massinissa pour sauvegarder la terre des aïeux, les vestiges de sites de petits villages (Mrikeb Thala, Tigizi), les moulins d'olives à Aïn kercha et les lieux de culte à Boughrara Saoudi dénotent le passage des Romains au Maghreb alors que le développement du système défensif comme la clôture de Kadifala où le renforcement de Tigizi et Sila caractérisait la période byzantine. Enfin, de nombreux sites d'importance historique nécessitent la sauvegarde à l'image des galeries de Omalaâ, la station thermale de AIn El Bordj, car les nombreux programmes de construction de logements et autres risquent de les anéantir à jamais. K. M.