Le Premier ministre a exprimé son optimisme sur la situation de la propagation du coronavirus, mais a, cependant, averti que "nous ne sommes pas à la fin de l'épidémie". Le confinement sanitaire est prolongé de 15 jours supplémentaires, a annoncé, hier, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, à partir d'Oran où il était en visite pour s'enquérir de la prise en charge de la lutte contre le Covid-19 et la situation épidémiologique de la wilaya. Au cours d'une rencontre avec le personnel de santé de l'établissement hospitalo-universitaire (EHU), où des données chiffrées sur la lutte contre le coronavirus lui ont été exposées, Abdelaziz Djerad a tenu un bref discours au cours duquel il a exprimé son optimisme de voir l'Algérie endiguer le "virus mondial" afin de pouvoir se consacrer aux réformes des secteurs vitaux de la santé, de l'éducation et de l'économie pour lesquelles, a-t-il dit, des décisions ont déjà été prises par la Présidence et le gouvernement. Le Premier ministre a indiqué que cette procédure entre dans le cadre des mesures prises pour mettre fin à l'épidémie. Elle a été prise dans l'intérêt des citoyens, a-t-il expliqué, assurant que la situation épidémiologique, jusqu'à aujourd'hui, est "de bon augure, car nous maîtrisons cette épidémie et son évolution". "Il est vrai que le nombre de cas est en augmentation, mais il y a des compétences qui y font face et qui ont permis à l'Algérie d'être parmi les premiers pays à introduire une méthodologie sanitaire à même de faire face rapidement à l'épidémie", a-t-il indiqué. Le Premier ministre a exprimé son optimisme sur la situation de la propagation du coronavirus, mais a, cependant, averti que "nous ne sommes pas à la fin de l'épidémie", ce qui nécessite, a-t-il insisté, "le respect des mesures de prévention et d'éviter les comportements qui peuvent causer un retour en arrière". Cette crise sanitaire, qui a mis à nu les dysfonctionnements du système de santé algérien, a également révélé les compétences à même de relever les défis, a-t-il encore ajouté en donnant l'exemple de Cuba qui est parvenu à hisser les secteurs de la santé et de l'éducation à un haut niveau de performance. Le Premier ministre a également précisé que la réforme du système de santé s'appuiera, à la fois, sur les ressources présentes sur le territoire national mais aussi les compétences installées à l'étranger. Auparavant, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, avait exprimé sa satisfaction quant à l'amélioration de la prise en charge du Covid-19 et estimé que, grâce aux efforts des personnels de santé mais aussi de l'ensemble des autres acteurs, l'Algérie a "évité le scénario italien". "Nous sommes dans une situation plus ou moins maîtrisée (…) et avons espoir que, dans peu de temps, nous allons réussir à endiguer cette épidémie", a-t-il dit, tout en exprimant toutefois sa crainte de l'apparition de nouveaux foyers. Le ministre a également rappelé la nécessité de porter les masques de protection, seul rempart efficace contre la transmission du virus. Reconnaissant que le déplacement des populations est difficilement maîtrisable, il a estimé que le port du masque est "absolument fondamental" et appelé les Algériens à ne pas sortir sans bavette, quitte à en fabriquer eux-mêmes, au besoin, des difficultés d'importation auprès de la Chine se faisant ressentir en raison des besoins des Chinois. Et d'ajouter : "Les chiffres des nouveaux cas confirmés annoncés chaque jour pourraient inquiéter la population, mais c'est grâce à l'augmentation des sites de prélèvement (au nombre de 20 actuellement sur la territoire national) que nous enregistrons beaucoup plus de cas que durant les premières semaines". Pour lui, le plus i mportant est le nombre de décès qui est à moins de 10 depuis quelque temps, et le nombre de personnes en réanimation qui est à moins de 20 à l'échelle nationale, "alors que les pouvoirs publics ont assuré 6 000 lits de réanimation", a fait savoir M. Benbouzid. En ce qui concerne la situation épidémiologique de la wilaya, le directeur de la santé a indiqué qu'Oran a enregistré 322 cas positifs, ce qui la classe à la troisième place après Blida et Alger. Quinze décès ont été déplorés depuis le 16 mars date de l'apparition du premier cas (78% souffraient de maladies chroniques et avaient séjourné à l'étranger) et 141 guérisons enregistrées depuis l'administration du protocole à base de chloroquine. Selon les chiffres présentés, il apparaît également que 19 communes sur les 26 de la wilaya sont touchées et que le quartier de M'dina J'dida et la localité de Belgaïd sont les deux principaux foyers de Covid-19. Concernant les 1 101 Algériens rapatriés d'Europe à la mi-mars et qui ont quitté les Andalouses après 15 jours de confinement, le directeur de la santé a indiqué que 12 étaient porteurs du virus dont un diabétique de 68 ans qui a succombé à la maladie. Par ailleurs, neuf médecins et trois paramédicaux ont été déclarés positifs au coronavirus. Rappelons que la wilaya d'Oran a mobilisé cinq établissements hospitaliers pour la lutte contre le coronavirus : l'EHU 1er-Novembre, le CHU d'Oran, l'hôpital d'Aïn Türck, celui de Mohguen (Arzew) et l'EHS pédiatrique de Canastel, les deux premières structures ayant pris en charge 95% des cas. Abdelaziz Djerad, qui était également accompagné du ministre de l'Industrie et des Mines, de la ministre de la Culture et d'un conseiller de la Présidence, s'est également rendu au CHU d'Oran où il s'est enquis des dispositions de lutte contre le coronavirus.