Dans le cadre de la procédure disciplinaire d'urgence lancée par la LFP, le directeur général de l'ESS, Fahd Helfaïa, était absent hier à l'audition de la commission de discipline. Le dirigeant sétifien cherche-t-il à gagner du temps pour absorber la tension qui entoure ce scandale ? Suspendu à titre conservatoire par la Ligue du football professionnel dans le cadre de la procédure disciplinaire concernant l'affaire de l'enregistrement téléphonique, le directeur général de l'ES Sétif, Fahd Helfaïa, devait être auditionné hier par la commission de discipline de la LFP. Cependant, l'intéressé a argué des raisons de santé pour réclamer un report de cette audition. "Fahd Helfaïa a des soucis de santé ; il ne lui a pas été possible de rejoindre la capitale et d'assister à l'audition de la commission de discipline. Nous avons donc demandé un report de l'audition. Nous attendons la réponse de la LFP", explique l'avocat du club, Nabil Beniya. La demande de report est tout à fait réglementaire. L'audition reportée à jeudi prochain Dans un communiqué publié hier sur son site, la LFP a indiqué : "Absent à l'audition de ce lundi 18 mai 2020, M. Fahd Helfaïa, directeur général du club de l'ES Sétif, est de nouveau convoqué par la commission de discipline pour la séance du jeudi 21 mai 2020 à 11h au siège de la Ligue de football professionnel". Et de préciser que "la commission indique que la prochaine convocation sera la dernière avant sanction. " Cependant, il y a lieu de s'interroger sur les motivations réelles de cette absence inattendue. Il faut savoir en effet que le directeur général de l'ESS a déposé une plainte samedi au commissariat de Sétif contre X dans le dossier de l'enregistrement téléphonique qui a fuité dans les réseaux sociaux. Il a été entendu dimanche par la police ainsi que d'autres dirigeants de l'ESS. Pourquoi alors a-t-il argué subitement des raisons de santé pour échapper au réquisitoire de la commission de discipline qui a lancé une procédure d'urgence contre lui ? Réglementairement, l'enquête doit être bouclée en sept jours Helfaïa cherche-t-il à gagner du temps afin d'absorber toute la tension qui entoure cette affaire ? Se sent-il menacé personnellement et exclusivement, surtout après les déclarations du ministre de la Jeunesse et des Sports, Sid Ali Khaldi ? En effet, quand le premier responsable du MJS affirme qu'il faut faire le distinguo entre Halfaïa et l'ESS, cela vise évidemment à faire pression sur les membres de la commission de discipline de la FAF et à orienter leur verdict dans le sens d'une sanction uniquement contre Helfaïa. Cependant, la démarche Helfaïa peut s'avérer inutile, puisque la LFP doit fixer une nouvelle date dans les plus brefs délais. En effet, le code disclinaire de la FAF l'oblige à boucler l'enquête dans un délai de sept jours. L'article 10 stipule clairement que "dans les cas jugés graves, la commission de discipline peut prendre toute mesure conservatoire dictée par l'urgence, et ce, jusqu'à achèvement de l'enquête qui ne saurait excéder sept (7) jours". En attendant la nouvelle audition, que risquent en fait le club sétifien et son directeur général, Fahd Halfaïa ? Selon le code disciplinaire de la FAF, il est sûr que des sanctions seront prononcées, mais leur degré de sévérité dépendra en fait des conclusions des membres de la commission de discipline. S'agit-il en fait d'un acte de corruption ou d'une tentative d'influence, d'arrangement, de pression ou d'intimidation ? Si les membres de la commission de discipline parviennent à prouver que le match USB-ESS est arrangé, ils appliqueront l'article 80 du code de discipline qui traite des cas de corruption. Cet article stipule : "La corruption ou tentative de corruption avérée est sanctionnée comme suit : interdiction à vie d'exercer toute fonction et/ou activité en relation avec le football pour le contrevenant; suspension de l'équipe pour la saison en cours et rétrogradation du club en division inférieure." Cette sanction concernera les deux clubs concernés, à savoir l'USB et l'ESS. En revanche, si la commission de discipline retient la tentative d'influence, d'arrangement, de pression ou d'intimidation, la sanction sera la défalcation de trois points à l'ESS et à l'USB, ainsi qu'une suspension de deux ans pour Fahd Helfaïa. Enfin, il y a lieu de s'interroger sur le fait que la commission de discipline n'a pas envoyé de convocation pour audition au manager Nassim Saâdaoui, l'interlocuteur de Fahd Helfaïa dans l'enregistrement téléphonique.