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"Les échos de cette crise résonneront dans ma poésie"
Keltoum Deffous, poétesse
Publié dans Liberté le 20 - 05 - 2020

Autrice d'une dizaine de recueils de poésie, Keltoum Deffous est récipiendaire de nombreux prix internationaux, dont le Premier prix Poésie de la sixième journée du Manuscrit francophone 2018 ; le Gênet d'or de poésie 2018 à Perpignan, en France ; la Grande médaille 2019 dans la même ville ; le Prix spécial de la paix aux Jeux floraux méditerranéens de Narbonne 2017… Depuis l'an dernier, elle est membre du jury de la Journée du Manuscrit, sous l'égide du président de l'Académie de Balzac, Michel Dansel.
Liberté : La crise sanitaire touche le monde entier. Comment la vivez-vous au quotidien dans votre famille ?
Keltoum Deffous : Entre mes enfants et moi, depuis le début de
cette crise sanitaire mondiale, on ne se contacte que par téléphone ou via les réseaux sociaux. Avec mon fils aîné, neurochirurgien de garde au CHU de Constantine, toutes nos conversations tournent évidemment autour du confinement. On soulève l'ampleur de la propagation de la Covid-19 dans le pays et surtout durant le Ramadhan.
Même chose avec ma fille, néphrologue, médecin-chef qui, elle aussi, est sur le front à Laghouat et plus précisément à Kasr Elhirane. Elle me fait ses comptes-rendus journaliers sur le Net, on s'envoie des messages tendres, on échange des bisous virtuels avec mes deux petites-filles.
Si nous ne voulons pas céder à cet ennemi invisible, nous devons rester confinés chez nous. Mes trois enfants sont du corps médical, ils sont tous sur le pied de guerre contre ce maudit virus. J'ai appris à mettre un masque à la maison lorsque mon fils, pharmacien, vient nous voir ; il n'est pas confiné, lui, il travaille. Mon mari et moi, nous nous protégeons comme nous le pouvons. Il est vrai que l'odeur de nos enfants nous manque.
Le contact avec les gens nous manque, qu'ils soient proches ou lointains, mais nous devons apprendre à nous réinventer un mode de vie pour nous en sortir. Puisque nous sommes confinés, de temps en temps, pour les soirées de Ramadhan, mon cadet, Amine Bounah, musicien-chanteur, nous propose de petites ballades musicales de malouf qu'il partage avec ses frères virtuellement. Nous avons opté pour des réunions familiales virtuelles, et ça marche !
Vous écrivez de la poésie. La situation actuelle a-t-elle eu un impact sur votre production ?
L'art, d'une manière générale, est le miroir le plus fidèle de la société, et la poésie ou la littérature ne font pas exception ! Elles sont au cœur de tout événement. À l'épreuve de cette pandémie et du confinement qui plongent le monde entier dans le doute et l'incertitude de nos lendemains, des œuvres naîtront de ce traumatisme.
Il faut consulter la littérature d'anticipation et voir comment les crises ont fait naître des œuvres artistiques. Cette crise laissera en nous ses effets. Ses échos résonneront aussi dans ma poésie. Je suis déjà sur un recueil à propos de cette pandémie, j'espère qu'il verra le jour. La solitude, l'isolement, la peur, l'appréhension de nos lendemains, l'effondrement du monde entier dans lequel nous vivions... L'amour au temps du corona ! Pourquoi pas !?
D'après vous, de quoi sera fait demain ? Y aura-t-il un changement ?
Personne ne peut prétendre savoir comment sera le monde de demain, mais on peut juste le deviner, l'imaginer, le réinventer, le fantasmer. Nos demains, sans aucun doute, seront différents ! Il y aura certainement l'avant et l'après-corona. Nous saurons mieux apprécier après le confinement ces petits bonheurs qui ponctuent notre quotidien, ces petits riens qui font notre vie et que nous négligions avant cette pandémie.
Pour les survivants, la place serait à la sagesse, à la méditation sur les traces de vie et de mémoire que va nous laisser ce temps très dur d'isolement et de solitude. Tout un chacun réalise que nous, êtres humains, ne sommes que peu de chose dans cet univers. Nombreuses sont les leçons que nous tirerons de cette crise sanitaire. Notre religion, l'islam, est une religion d'amour, alors aimons notre prochain, protégeons la nature, semons la solidarité et la fraternité entre tous les habitants de la terre, car nous n'en avons qu'une.
L'après-Covid-19 serait pour toute l'humanité le temps d'une remise en cause de notre mode de vie d'avant. Je reste optimiste, c'est ma mission en tant que poète ! Prenons soin de nous, nous vaincrons ! Pendant ce mois sacré de jeûne et de pandémie, mes pensées et mes prières vont à tous les malades, aux vulnérables, aux familles endeuillées par la disparition d'un être cher, aux démunis qui viennent de perdre leur emploi. Soyons unis, solidaires et respectueux des règles du confinement, afin de traverser et de vaincre cette pandémie universelle.


Propos recueillis par : Samira Bendris-Oulebsir


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