L'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, deux anciens walis de Tipasa et plusieurs cadres de la même wilaya sont cités dans le dossier lié au détournement du foncier par le fils de l'ex-patron de la DGSN. L'ancien Premier ministre et ancien ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, comparaîtra le 2 juin prochain devant le juge près le tribunal de Boumerdès en qualité de témoin dans l'affaire du détournement de foncier par l'ancien directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel et son fils. Noureddine Bedoui devra être entendu par la justice dans cette affaire qui risque, par ailleurs, d'éclabousser plusieurs personnalités, dont l'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, deux anciens walis de Tipasa, l'ancien chef de sûreté de la wilaya de Tipasa, l'ancien directeur de l'industrie et l'ancien directeur des domaines et six cadres de l'Etat, tous cités à comparaître devant le tribunal en tant que témoins. Pour rappel, les accusés dans ce dossier sont poursuivis pour "détournement de foncier, dilapidation de deniers publics, mauvais usage de la fonction, trafic d'influence et incitation de cadres d'institutions publiques à cautionner les irrégularités qui avaient émaillé l'octroi du foncier". Selon des sources concordantes, les personnes citées devaient se présenter hier devant le juge d'instruction, mais, l'examen de l'affaire a été reporté à la semaine prochaine à cause des mesures sanitaires. Par ailleurs, l'ex-Premier ministre Noureddine Bedoui fait l'objet d'une enquête judiciaire dans l'affaire de la collecte des 5 millions de signatures au profit du candidat Abdelaziz Bouteflika qui briguait un cinquième mandat. Selon la procédure d'usage, l'ancien chef de l'Exécutif sous le président déchu, Bouteflika, sera auditionné par le juge d'instruction dudit tribunal qui devra, ensuite, transmettre le dossier de l'affaire à la Cour suprême conformément à la règle du privilège de juridiction dont bénéficient les commis et les hauts cadres de l'Etat. Frappé d'une interdiction de sortie du territoire national (ISTN) au lendemain de sa démission, survenue après l'élection présidentielle, le 12 décembre 2019, Noureddine Bedoui a fait l'objet d'une enquête préliminaire menée par la police judiciaire relevant de la Section de recherche de la Gendarmerie nationale de Bab Jedid (Alger). Si rien n'a filtré pour le moment, il est clair que M. Bedoui risque d'éclabousser plusieurs cadres impliqués dans la collecte des signatures au profit de Bouteflika, dont des walis, des chefs de daïra et des secrétaires généraux au niveau des collectivités locales. D'autant que ses deux directeurs de campagne, en l'occurrence l'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et l'ancien ministre des Travaux publics, Abdelghani Zaâlane, avaient fait les frais dans le cadre du financement de cette campagne aux côtés de plusieurs hommes d'affaires et de chefs d'entreprise. C'est dire que le dossier de la campagne de Bouteflika est loin de connaître son épilogue.