Le tribunal de Sidi-M'hamed est en charge d'un nouveau gros dossier, celui de Hocine Metidji, homme d'affaires spécialisé dans la production de produits céréaliers, dont la marque Safina, très connue du grand public. Plusieurs ex-ministres, hommes d'affaires, directeurs de banques sont concernés par ce dossier. Il en est de même pour Mokhtar Reguieg, ancien directeur de protocole de la présidence sous le règne Bouteflika. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - La nouvelle de la comparution de ce dernier devant le juge d'instruction du tribunal de Sidi-M'hamed a en fait commencé à circuler en fin de matinée de ce dimanche. Jusqu'ici, le nom de l'ancien directeur de protocole de la présidence sous Abdelaziz Bouteflika n'avait été cité dans aucun dossier lié à ceux qui ont conduit de très nombreuses ex-personnalités en prison. A l'inverse, il avait été écouté au mois de mai dernier par le tribunal militaire de Blida après l'arrestation de Saïd Bouteflika et des généraux Toufik et Tartag. Sa comparution, en qualité de témoin, avait eu lieu le même jour que celle de l'ancien président du Conseil constitutionnel Tayeb Bélaïz. Sa comparution, hier, devant le tribunal de Sidi-M'hamed serait liée, affirment plusieurs sources concordantes, au dossier Metidji, un homme d'affaires qui se trouve depuis un moment déjà dans le collimateur des enquêteurs chargés de la lutte anticorruption en cours dans le pays. Propriétaire d'un holding du même nom regroupant plusieurs entreprises, il fait l'objet d'une ISTN (interdiction de sortie du territoire national) depuis plusieurs mois déjà. Hier, des informations faisaient état de poursuites liées à des détournements de foncier, d'obtention d'indus avantages, de corruption et de blanchiment d'argent. Des sources bien informées rappellent que Hocine Metidji avait, entre autres avantages, réussi à obtenir un terrain agricole de plus de 40 hectares dans la wilaya de Mostaganem. De nombreuses personnes ont été auditionnées dans le cadre du dossier instruit par le tribunal de Sidi-M'hamed. On évoque la présence des deux anciens chefs de gouvernement, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, d'ex-ministres, dont ceux de l'Agriculture, d'anciens directeurs de banques ainsi que d'hommes d'affaires. Parmi les noms de ministres cités, se trouve celui de Abdelghani Zaâlane. Sa présence, ainsi que celle de Ali Haddad pourraient être également liées au dossier du financement occulte de la campagne électorale pour le cinquième mandat que briguait Abdelaziz Bouteflika. Durant le procès de l'automobile où il avait comparu, l'ancien patron de l'ETRHB avait levé le voile sur certains aspects de ce financement. Le procureur de la République avait, quant à lui, cité le nom de Metidji parmi les oligarques ayant contribué au financement en question. Selon la même source, l'apport de ce dernier était de 10 milliards. A. C.