Même les plages, officiellement fermées et interdites à la baignade, ont connu un week-end animé. En pleine période du confinement sanitaire, les impénitents estivants ont déjà mis le cap sur les plages jijeliennes. Même si leur nombre est encore loin d'égaler l'affluence de la haute saison estivale, il n'en demeure pas moins que leur arrivée précoce augure d'une situation qui risque d'avoir des conséquences directes sur l'épidémie de coronavirus. De nombreux estivants venus des wilayas limitrophes ont été signalés à Jijel et dans les communes côtières, notamment les plus prisées, à l'image de Ziama Mansouriah et d'El-Aouana. Au vu de ce début d'afflux sur les plages, c'est un dispositif estival informel qui semble prendre forme. Doucement mais sûrement, les ingrédients de ce dispositif s'accumulent de jour en jour à l'exemple de ces numéros de téléphone qui s'affichent dans les principaux axes des villes côtières. On les voit inscrits sur les poteaux électriques, les façades des édifices et partout ailleurs à des fins de location de logements aux estivants. Il s'agit de la fameuse formule du logement chez l'habitant, qui s'est installée dans les mœurs estivales depuis de longues années sans qu'elle soit réglementée. Car tout se déroule dans l'ombre et dans un circuit informel qui régule cette pratique. Ceci dit, et alors qu'aucun dispositif estival officiel n'a été mis en place, c'est l'informel qui tend à prendre le dessus. Il tente d'installer ses outils dans un contexte sanitaire exceptionnel. À la Protection civile, on insiste sur le fait que rien n'est encore prévu en l'absence d'orientations des autorités centrales pour se lancer dans la mise en place de ce dispositif. "Nous sommes prêts, mais nous attendons les directives", affirme-t-on. Les mêmes sources regrettent que des estivants soient déjà arrivés sur les lieux au mépris des règles à observer pour éviter la propagation du coronavirus. Et même les plages, officiellement fermées et interdites à la baignade, ont connu un week-end animé, à l'image du littoral de Oued Z'hor, à l'extrême Nord-Est. Situé dans une zone forestière enclavée, à la lisière des limites administratives avec la wilaya de Skikda, de surcroît loin des regards des autorités, ce littoral risque de faire parler de lui cette saison. D'ailleurs, il a déjà connu son premier week-end estival sur l'un de ses rivages les plus prisés. En dépit du fait qu'elle demeure fermée à toute activité estivale depuis le milieu les années 1990, la plage d'Oued Z'hor a renoué avec l'ambiance estivale d'une manière informelle depuis quelques années. Pour cette saison, le rendez-vous semble bel et bien pris pour renouer avec la même ambiance dans le contexte de cette crise sanitaire qui risque d'avoir des répercussions sur la santé publique. Surtout si les mesures de distanciation sociale et des gestes barrières ne sont pas observés pour éviter une flambée de l'épidémie du Covid-19 à partir des plages. Amor Z.