"Il ne s'agit pas seulement d'un problème technique, mais aussi d'une mauvaise gestion de l'organisme à travers toute la wilaya", a accusé le chef de daïra. Depuis quelques semaines, les coupures d'eau commencent à se multiplier, poussant les habitants à porter leur colère dans la rue. La Société de l'eau et de l'assainissement d'Oran (SEOR), cristallisant l'indignation populaire autour de la "mauvaise gestion" de l'eau, est pointée du doigt. Récemment, des habitants d'El-Khedaïmia, localité rattachée à la commune d'El-Braya, daïra de Oued Tlélat, ont tenté de bloquer la route nationale n° 13, quelques jours seulement après les protestations des habitants du pôle urbain de Oued Tlélat. Ce qui inquiète sérieusement les autorités locales. "Il ne s'agit pas seulement d'un problème technique, mais aussi d'une mauvaise gestion de la SEOR à travers toute la wilaya", a accusé le chef de daïra de Oued Tlélat. "C'est la première fois que la société est publiquement mise à l'index pour sa mauvaise gestion de l'eau potable. Cela est de mauvais augure", souligne un responsable local. Jointe par téléphone, la chargée de communication de la SEOR réfute les allégations du chef de daïra. "Il n'est pas habilité à parler de la gestion de la SEOR au niveau de toute la wilaya. Le wali d'Oran épaule la SEOR car il est au courant de la situation qui prévaut. D'autre part, la SEOR gère la distribution de l'eau et non sa production", a expliqué la chargée de communication, avant d'ajouter : "Tous les ministères concernés ont été avisés. Du coup, le système des quotas est impératif pour approvisionner nos clients." Il est vrai que la SEOR est victime de la rareté de l'eau, particulièrement lorsque, comme c'est le cas en ce moment, où la station de dessalement d'El-Mactaâ enregistre une baisse de la production. Quant aux coupures récurrentes d'eau à Oued Tlélat, la chargée de communication précise : "Pour le pôle urbain de Oued Tlélat, la SEOR fait de la gymnastique dans la distribution pour alimenter ses clients. Prochainement, Oued Tlélat sera alimentée à partir de la station de Arraba, les essais sont en cours. Pour le cas d'El-Khedaïmia, le problème est accentué par les piquages des fellahs, d'où la faible pression pour alimenter les 300 abonnés à l'eau potable. D'ailleurs, une enquête est ouverte par la Gendarmerie nationale", souligne notre interlocutrice. Après quelques années de soulagement, Oran risque-t-elle de revenir à la case départ, celle des longues coupures ? En fait, à part quelques exceptions, les Oranais, dans leur ensemble, ne consomment que l'eau douce des colporteurs pour soulager leur soif. L'eau du robinet, pourtant traitée, est réservée aux autres besoins domestiques. NOUREDDINE BENABBOU