Cisjordanie occupée : au moins 12 Palestiniens arrêtés en 24 heures par les forces d'occupation sionistes    Ghaza : le bilan de l'agression sioniste s'alourdit à 43.799 martyrs et 103.601 blessés    AG élective de la Fédération algérienne des luttes associées : Hamza Doghdogh réélu à la tête de la FALA    Les membres du Conseil de la Nation adoptent le texte de loi de finances 2025    Alger : 13 blessés suite au dérapage d'un bus de transport de personnel    SILA 2024: conférence à Alger sur l'écriture et la transmission de l'histoire    L'Algérie appelle à une refonte du système international actuel de lutte contre le terrorisme    L'UNRWA dénonce le vote «scandaleux» du Parlement sioniste interdisant ses activités    Installation du nouveau wali    Inter-régions : Le RC Relizane règle ses dettes envers la LNFA    Les Algériens préservent leur invincibilité à Malabo    Le SC Nedroma vise le maintien    Le président de la République supervise la cérémonie de la 52e édition de la finale    Saisie de plus de 2 quintaux de viande blanche avariée à Bendaoud    Plusieurs quartiers et cités privés d'eau depuis hier dans la commune d'El Matmar    Deux septuagénaires escroqués à Bir El Ater : un suspect arrêté et condamné    La mise en place prochaine d'une société néocoloniale en France    Les valeurs humaines et spirituelles de l'Emir Abdelkader mises en avant    Des professionnels de l'édition se penchent sur l'industrie du livre et l'économie culturelle    Un scénario macabre No pasarán !    Algérie-Grande Bretagne: rencontre à la Chambre des Lords sur le partenariat bilatéral    Belaabed rencontre les membres de la Commission nationale des œuvres sociales des travailleurs de l'éducation    Ligue 1 Mobilis: le MCA reprend les commandes, Akbou renoue avec la victoire    Oran: plus de 400 participants aux 8èmes Journées internationales de médecine physique et réadaptation    Laghouat: inhumation du cheikh Sidi Abdelmoutaleb Tidjani au cimetière de la famille Tidjania à Aïn Madhi    Texte de loi de finances 2025: les dispositions tiennent compte de l'intérêt du citoyen et confortent l'économie nationale    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'alourdit à 43.764 martyrs et 103.490 blessés    CAN-2025/Algérie-Libéria: les verts reprennent le travail vendredi après-midi au CTN    SILA 2024: l'ANEP présente avec 800 titres et deux nouveautés    Le Président de la République supervise la cérémonie de la 52e édition de la finale de la Coupe d'Algérie de football militaire    La Cour constitutionnelle prend part en Arménie à la 21e réunion mixte sur la justice constitutionnelle    Tizi-Ouzou: enterrement du moudjahid et ami de la Révolution Villar Raphaël Luc à Larbaâ Nath Irathen    Sortie de la 4e promotion d'agents de police    Le projet de loi de Finances pour l'année 2025 adopté par l'APN    Répondre aux préoccupations quotidiennes des citoyens    Séminaire régional de formation au profit d'agents de vulgarisation agricole    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Hommage à KHEïREDINE AMEYAR
commémoration
Publié dans Liberté le 09 - 06 - 2020

Il était une figure du journalisme, il exerçait le métier avec élégance et panache jusqu'à se donner la mort en ce triste 9 juin 2000.
Il y a déjà 20 ans disparaissait Kheïredine Ameyar, un 9 juin 2000. Son dernier message, prémonitoire, fut celui-ci :
"Qui sait qui de la souffrance ou de la peine Est le plus lourd tribut que le vaincu paie à la mort ? Qui sait qui de l'oubli ou du regret est la meilleure concession à faire pour vivre ?" Kheïredine était un être dont la sensibilité fut supérieure à son panache. Sa veuve Taous déterre une lettre de Kheïredine écrite en hommage à Aziz Morsli.
"Aziz nous a quittés. En fait, cela faisait des lustres qu'il avait, tel un mystérieux imam chiite, décidé de s'occulter. Quelque part entre mer et en forêt, entre le bleu et le vert. J'avais pensé ou espéré, plutôt qu'il allait trouver là le motif et le lieu propices à quelque sortie de derrière les fagots. Des mots et des phrases coagulés par son singulier talent, qui eussent pu, au sortir de quelques difficultés existentielles aggravées par des contingences inutilement dramatiques, donner une manière de livre digne de celui qui a trompé Boumediene avec Ernest Hemingway.
Hemingway, il le lisait dans le texte, assis à l'arrière d'un taxi qui sillonnait, début des années cinquante, une route poussiéreuse dans le désert du Nevada, en direction de Reno. Soudain, il entendit sortir d'un magnétophone comme le djinn de sa bouteille, une entame musicale qu'il connaissait, bien, trop bien, suivi d'une voix parfaite qui entamait une qacida. Non. Désert ou pas désert, Aziz n'hallucinait pas. "C'est bien Dahmane Ben Achour, isn't it ?" questionna le chauffeur de taxi. Morsli, interloqué, se gratta la tête. Il croyait en avoir vu de belles, mais celle-là… "Dites-moi, mon ami, comment le savez-vous ?". Le chauffeur de taxi se tourna en partie et se fendit d'un large sourire dans lequel Aziz ne lut qu'amitié et estime. "Figurez-vous que j'ai fait mon service, en tant que GI en Algérie, après le Maroc, bien sûr", tout était dit. Aziz, désormais, aima Reno comme Bechar. Ce Malgache si recommandable, qui n'arrivait pas à donner à son ami Boualem Bessaïeh du "Monsieur le ministre" pour ne lui dire, tout simplement, que "écoute, Amine" du nom de guerre de Bessaïeh, cet homme si abreuvé de la culture d'Etat, ne pouvait en supporter toute la stupide arrogance, une fois que les servants de cette culture, ayant fui leur sacerdoce originel, se fussent transformés en grenouilles prétentieuses, ballonnées et gloutonnes. Il ne pouvait plus "encaisser" cette fatuité qui était ses frasques sur la face pudique d'un peuple rompu à l'austérité et sec comme un olivier du Coran, qui s'affalait comme une vieille catin adipeuse et replète tombée à la renverse sous le poids écrasant de sa misérable turpitude. Il s'en alla donc. Mais de quelle manière ! C'est avec un délicieux frisson que je me souviens de son divorce d'avec le – Tout Etat – avec lequel il n'était pas marié, ni même fiancé, mais entretenait des rapports ambigus et difficiles. Exaspéré par les dépassements de la cellule FLN de l'époque, laquelle se résumait à une petite cour des miracles de tous les handicapés de l'idéologie, de tout le gibier de potence de la politique qu'El Moudjahid, dont il était, alors, le directeur, comptait, il décida de prendre son congé sur le champ. Du moins, à la fin de la rédaction de la lettre qu'il adressa séance tenante à la présidence de la République. Résumée, cette lettre disait, en substance, à peu près ceci :"Monsieur le Président, c'est en votre qualité de président du parti que je m'adresse à vous.
La cellule qui sévit sur les lieux où j'assume les responsabilités que vous m'avez dévolues est un rassemblement indescriptible de la pire engeance de ce pays, ce qui n'honore pas le magistère que vous exercez. N'étant pas, moi-même, militant du parti, je n'ai aucune possibilité d'intervenir dans ses affaires, lesquelles affaires réagissent sur le journal avec une dévastation dont vous ne pouvez imaginer l'ampleur. Je m'en vais à Zemmouri taquiner le goujon, mais et je vous prie, Monsieur le Président, de n'y voir aucune marque d'outrecuidance ni d'incivilité, si à la fin de mon congé, rien n'était changé en l'état, veuillez, alors, me considérer comme étant déjà définitivement parti d'El Moudjahid.
Veuillez croire, Monsieur le Président et cætera, et cætera".
Notez bien que ces philistins de la politique du parti unique tournèrent leur paletot en un quart de tour, après la Révolution démocratique d'Octobre 88, pour devenir les chantres frelatés du changement et les pires adversaires du vieux et néanmoins vénérable parti.
Morsli, en dehors de la brève mais sublime trêve de Révolution Africaine qui vit la plus talentueuse fournée du journalisme algérien sévir pour le plus grand bien de la libération culturelle du citoyen, s'en alla. À reculons. Comme pour ne pas gêner la belle chorégraphie qui s'annonçait mais que le Tout Etat transforma, avec persévérance, en débandade généralisée. Il chaussa son "45 fillette" et, de son pas de géant, se cacha dans son antre de Zemmouri d'où ni les rafales de vent ni celles du GIA ne purent le déloger. Il est parti avec sa magnifique mauvaise foi comme ultime compagne pour la Traversée. Dommage, juste qu'il n'ait pas attendu le premier jour de janvier."
Sa veuve Taous, son fils Nadim, les familles Ameyar, Benamer, Aittouares, ses proches et ses amis vous demandent d'avoir une pensée émue envers Kheïredine.Repose en paix auprès de ta fille, Maya, ravie à l'affection des siens, il y a deux ans.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.