Dans la soirée de jeudi, les présents à la librairie Chaïb Dzaïr à Alger n'ont sûrement pas regretté de s'être déplacés. Et pour cause ! L'hommage rendu à la mémoire de Kheireddine Ameyar, directeur du quotidien "La Tribune", mort il y a de cela 16 ans, a été une occasion de "refaire le monde". Dans la soirée de jeudi, les présents à la librairie Chaïb Dzaïr, à Alger, n'ont sûrement pas regretté de s'être déplacés. Et pour cause ! L'hommage rendu à la mémoire de Kheireddine Ameyar, directeur du quotidien La Tribune, mort (à 54 ans), il y a de cela 16 ans, a été une véritable occasion de "refaire le monde". Cette rencontre a été aussi l'occasion de revenir sur les péripéties du défunt, depuis sa Casbah (lieu de sa naissance) jusqu'à ses derniers jours, en passant par ses aventures journalistiques, que ce soit à El Moudjahid, à Algérie Actualité, ou à La Tribune, qu'il fonda en 1994. La nostalgie et l'émotion étaient au rendez-vous. Plusieurs amis et proches de Kheireddine Ameyar étaient venus témoigner et raconter des anecdotes souvent alléchantes. Parmi eux il y avait des journalistes à l'instar de Nadjib Stambouli (directeur de la rédaction du quotidien Le Jour, et auteur), de Boukhalfa Amazit (également scénariste), Ameziane Ferhani (et auteur), ou encore Mohamed Balhi. Chacun d'eux est revenu sur des anecdotes vécues avec le défunt en axant à chaque fois sur les qualités humaines, et également professionnelles, du fondateur de La Tribune. Pour son ancien collègue, Nadjib Stambouli, Ameyar "était un homme d'une grande envergure. C'était un personnage qui avait un langage imagé. Il a été fidèle à lui-même, là où il est passé". Il avouera également que le défunt "avait une très haute idée de lui-même". Comment ne pas l'être ! Kheireddine Ameyar, en plus de sa plume "fabuleuse" (dixit Nadjib Stambouli), était un écolo avant-gardiste, un intellectuel organique, un passionné de jeux d'échecs (il est un des membres fondateurs de la Fédération algérienne des échecs, la Fade), un lecteur éclectique, un "distributeur d'idées", et bien d'autres "descriptions" faites par les témoins présents. C'est que le profil du journaliste est quasiment insaisissable. Extraits de la rencontre dédiée à Kheireddine Ameyar/Réalisation: Salim KOUDIL Néanmoins, et malgré la qualité des autres intervenants, la star incontestée de la soirée a été sans aucun doute Taous Ameyar. La veuve du défunt journaliste a littéralement survolé les débats. Avec son humour, sa bonne humeur, son énergie transmissible et sa gaité Mme Ameyar a su transformer l'espace de la librairie en un lieu presque "intimiste". Ainsi elle est revenue sur leur vie de couple et de ce qu'ils ont pu vivre (et subir) durant le bout de chemin traversé ensemble. À plusieurs reprises ses anecdotes ont suscités des éclats de rire. Une ambiance détendue entrecoupée parfois par des moments de "gravité". L'un d'eux est l'annonce faite par Taous Ameyar de la récupération "officielle", après plusieurs années de "combats judiciaires" du quotidien La Tribune. La rencontre s'est terminée par une vente-dédicace de deux ouvrages de Khereddine Ameyar. L'un est un roman posthume Maloula et l'autre, L'aigle et la plume est un ensemble de textes choisis, entre 1975 et 1999. Dans la préface de ce dernier livre, Nordine Azzouz (ex-journaliste à La Tribune et actuel directeur de la rédaction du quotidien Reporters) s'est étalé sur le parcours du défunt, avant de terminer par une "chute" des plus descriptives : "Son art (très autocentré) de la conversation était un véritable cours de journalisme, la rhétorique en prime et un appétit inimitable pour le débat qu'il ne concevait, quand il était sérieux, qu'en duelliste et qu'à haute voix." Tout un programme que les étudiants et passionnés de journalisme doivent prendre comme référence... Salim KOUDIL @SalimKoudil