Qualifiant l'ultimatum fixant la rentrée universitaire au 31 octobre 2020 d'"irréaliste", le syndicat des enseignants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, Cnesto, a proposé, hier, dans une lettre ouverte adressée au recteur, un plan permettant de sauver l'année universitaire et d'éviter son "bradage". "Au Cnesto, nous pensons qu'il est judicieux, pour gagner le pari du sauvetage de l'année universitaire 2019-2020, de subordonner tout programme de rattrapage des enseignements non encore prodigués à la concertation avec les enseignants et les étudiants qui doit impérativement intervenir dès la fin du confinement, pour éloigner le spectre du bradage", a estimé le syndicat soulignant que ces concertations doivent aboutir à un choix entre deux options, à savoir, soit de perpétuer le retard en renouant avec l'année à semestre décalé comme cela a déjà existé par le passé, soit encore de consentir les sacrifices qui s'imposent pour résorber à terme le retard en procédant, est-il suggéré, à l'amputation des vacances d'hiver et de printemps de l'année prochaine mais tout en tenant compte, bien sûr, des capacités humaines et des exigences pédagogiques. Dans le cas d'un programme de résorption du retard s'étalant sur une seule année, le temps pédagogique, préconise le Cnesto, doit exceptionnellement être plafonné à huit semaines de cours, TD et TP. "Cette durée pourra être modulée si étudiants et enseignants s'accordaient à prendre en considération les documents mis ligne", propose le syndicat, estimant que dans tous les cas de figure, les évaluations ne doivent être organisées qu'à partir du début octobre et doivent être limitées dans le temps au maximum. "Si tout le monde, étudiants, enseignants et administration, s'accorde à sacrifier, en partie ou en totalité, les vacances d'hiver, le démarrage des enseignements de l'année universitaire 2020-2021 sera fixé pour début décembre", poursuivent les rédacteurs du document qui prévoient, ainsi, la fin du premier semestre à la mi-février 2021. "Les évaluations de ce semestre pourraient s'étaler jusqu'à la fin de la première semaine de mars et le deuxième semestre débuterait par conséquent, vers mi-mars, à la veille du départ en vacances de printemps qui pourraient, elles aussi, être sacrifiées ou écourtées, ou après les vacances, soit début avril, et s'étalerait jusqu'à la fin juin, début juillet, évaluations comprises", est-il détaillé dans ce plan. "À la rentrée universitaire 2021-2022, on aura récupéré tout le retard accusé pendant cette année tant à cause de la pandémie qu'à cause d'autres raisons qui lui sont antérieures", estime, ainsi, le Cnesto qui précise que même s'il n y avait pas eu cette interruption préventive contre la propagation du virus, le démarrage de l'année 2020-2021 en novembre, aurait été quasi impossible vu le retard et tous les aléas potentiels liés aux sessions d'examens chronophages, les opérations d'orientation et d'inscription trop étalées dans le temps... Pour le Cnesto, l'organisation d'examens à base de cours dispensés en télé-enseignement ne serait également qu'"une fumisterie pédagogique".