Loin des projecteurs, elles sont sur le front de lutte contre le coronavirus. Sur le terrain des "opérations", leur mission est d'enquêter comment un malade a été infecté. C'est en aval qu'elles agissent pour stopper la propagation du virus. Depuis l'apparition de cette épidémie, les équipes d'enquêtes épidémiologiques sont quotidiennement mobilisées pour tenter de déterminer dans quelles circonstances les personnes atteintes ont été contaminées. Ils sont d'ailleurs nombreux les enquêteurs, entre médecins et infirmiers, à enfiler leurs tenues de protection contre le Covid-19 et à prendre leur chemin pour aller enquêter sur terrain dès qu'un cas est testé positif. En plus des prélèvements nasopharyngés pour des tests PCR qu'ils doivent effectuer pour toute personne ayant été en contact avec cas testé positif, chercher l'information cruciale est l'objectif de ces équipes. Une information qui pourrait mener à l'origine de l'atteinte. Comment tel ou tel a-t-il approché le virus ? C'est à cette question que ces enquêteurs doivent répondre avant d'établir leurs rapports et les transmettre à la DSP et de là au ministère. En tout cas, c'est une lourde responsabilité qu'ils assument. Car la décision de confinement d'une personne testée positive dépend de leurs enquêtes et de leurs rapports. Sur le terrain, ils ont également un rôle de sensibilisation lorsqu'ils assument la mission de prodiguer des conseils aux personnes et aux familles concernées. "Les gens ne veulent surtout pas entendre parler de l'infection à ce virus, ils s'agacent dès qu'il s'agit de cette maladie", soutient l'un de ces enquêteurs, affectés à cette mission dans un EPSP. Equipés de leurs tenues de "combat" contre le virus, ces enquêteurs, qui ont déjà sillonné plusieurs localités, se tiennent toujours prêts à d'autres missions en cas d'apparition de cas suspects. " C'est un devoir, j'ai opté pour cette mission et je ne le regrette pas", confie notre interlocuteur. À la fin de leur mission, et avant de regagner leur service, ils doivent d'abord se débarrasser de leurs tenues. "On doit veiller à ce que rien ne passe avant de repartir à la maison", indique-t-il encore. "Face aux personnes dont un membre de la famille est suspect d'être atteint ou a été testé positif, on doit d'abord garder une certaine distance, respecter les gestes barrières et entamer notre interrogatoire en faisant en sorte de les rassurer et de les sensibiliser pour ramener le maximum d'informations", poursuit cet enquêteur, hygiéniste de son état et exerçant dans le Semep d'un EPSP. À la recherche d'une notion de contage, les équipes d'enquête doivent identifier les sujets contact et les coexposés pour les sensibiliser et les informer des mesures à prendre. Si l'objectif de l'enquête épidémiologique reste la recherche de la source de contamination, il n'en demeure pas moins que l'autre objectif est de mettre en confinement, à leur domicile, les personnes ayant été en contact avec des personnes malades. Il faut dire que dans leur délicate mission, ces enquêteurs font cause commune pour atteindre leur objectif. Celui d'éviter d'autres contaminations au Covid-19 dans un contexte de relâchement dans les mesures de prévention contre cette maladie qui continue de sévir, même si le nombre de cas enregistré n'est pas alarmant à Jijel. "Dans notre équipe, nous nous complétons, nous sommes sur le même front pour lutter contre cette maladie, nous sommes aussi en mission sur le terrain pour sauver des vies humaines", concluent ces enquêteurs qui font part de toute leur détermination à mener à bien cette mission sur laquelle repose la nouvelle politique de prévention prônée par le ministère de la Santé dans la lutte contre le coronavirus.