Malgré la dernière circulaire du MJS, le président de la FAF, Kheirredine Zetchi, révèle que des discussions sont en cours avec la tutelle quant à l'avant-projet de révision des statuts avant la convocation d'une assemblée générale extraordinaire. Invité à la radio Chaîne III, le président de la Fédération algérienne de football a réitéré hier sa volonté de porter à terme le projet d'amendements des statuts de la FAF. "Nous sommes une fédération respectueuse de toutes les institutions, notamment le MJS, à savoir le ministère de la Jeunesse et des Sports. Cela dit, avoir d'excellentes relations avec les institutions ne nous empêche pas de voir et de discuter autour de certaines problématiques, que ce soit par rapport aux statuts ou par rapport à la reprise des championnats. L'amendement ou la mise en conformité des statuts de la FAF a commencé depuis plus de dix mois. Et cela sur demande de la FIFA avec laquelle nous avons eu plusieurs réunions. Nous avons donc été destinataires de cette circulaire, à l'instar de toutes les fédérations, nous sommes en discussion avec le ministère de la Jeunesse et des Sports pour trouver des solutions. Cette circulaire n'est pas rétroactive. Nous agissons dans l'intérêt suprême de notre football. Si nous devons demain donner suite aux statuts d'une façon réglementaire et régulière, nous le ferons dans le respect des lois de la République. Mais nous tenons à éclairer l'opinion que ce sont des statuts qui vont projeter la Fédération algérienne de football vers le futur et surtout se mettre en conformité avec les statuts de la FIFA. Je le dis, une fois de plus, nous avons cette conviction à la FAF avec le MJS de pouvoir toujours travailler en parfaite collaboration et d'être en partenariat pour trouver des solutions intelligentes, ce qui sera dans l'intérêt de notre football et de notre pays. De plus, il faut savoir que ces nouveaux amendements seront passés en assemblée générale extraordinaire. Les membres de l'AG vont voter pour ou contre. Mais d'abord, nous allons vulgariser le sujet lors de nos déplacements pour rencontrer les membres de l'AG avant l'organisation de l'assemblée générale extraordinaire. C'est tout un processus qui doit être respecté. Les nouveaux statuts passeront bien évidemment par le MJS qui est garant pour voir si ces nouveaux statuts sont conformes par rapport aux lois algériennes", souligne-t-il. "Nous n'entrerons jamais en conflit avec le MJS" Dans une circulaire adressée aux fédérations sportives le 8 juin, le MJS a indiqué qu'il était "formellement interdit de procéder à la moindre modification dans leurs règlements intérieurs à l'approche des assemblées générales électives". Il faut noter à ce titre que l'article 59 du décret exécutif 14-330 du 27/11/2014 fixe les modalités d'organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales, ainsi que leur statut-type. "Tout amendement aux présents statuts est prononcé, au moins, par les deux tiers (2/3) des membres présents à l'assemblée générale réunie en session extraordinaire et ne prend effet qu'après approbation du ministre chargé des Sports." Le président de la FAF ajoute : "Aujourd'hui, je suis un peu sidéré de voir les proportions de cette polémique qui s'en est suivie uniquement sur la forme, et nous n'avons à aucun moment parlé du fond, à savoir les statuts. Je vous rassure que la Fédération algérienne de football n'entrera jamais en conflit avec le MJS. Nos intérêts convergent et nous avons avant tous les deux les mêmes intérêts pour l'Algérie et le football." Pour Zetchi, "si un président voulait se tailler un costume sur mesure pour briguer un autre mandat, il aurait gardé les statuts actuels qui sont faits pour pérenniser et durer dans le temps au niveau de la FAF. En revanche, les statuts et l'amendement des statuts qui a été fait avec la FIFA apportent beaucoup de mise en conformité et je peux citer certains détails. À commencer par la composante actuelle des membres de l'AG. Savez-vous qu'actuellement, il existe plusieurs corporations qui n'existent pas. Imaginez-vous que des éléments importants, qui sont les joueurs, ne sont pas représentés à l'assemblée générale. D'ailleurs, je me pose la question de savoir pourquoi n'avoir jamais pensé à créer une association ou une représentativité des joueurs en activité, ce qui est une obligation en assemblée générale. Je vous informe d'ailleurs avoir un chargé une personne de la FAF pour aider les joueurs à créer un syndicat et qui devra prévaloir dans l'assemblée générale et être représenté par des personnes morales. Plus encore, les entraîneurs n'ont jamais été représentés par un syndicat ou une association défendant les intérêts de ces techniciens à l'AG. Nous avons toutefois identifié une association qui est l'Anef présidée par Bouiche qui a le mérite et la légitimité d'exister. Nous sommes en train de travailler pour donner à cette association une entité morale dans l'assemblée générale. Idem pour les arbitres. Donc, il y a un problème au niveau des statuts actuels par rapport à la représentativité. De ce fait, nous allons faire la réparation de cette notion de représentativité dans les statuts actuels". Revenant sur la polémique qui a concerné la représentativité de l'équipe du FLN dans la future AG de la FAF, Zetchi fustige : "Comment a-t-on pu rapporter un mensonge pareil par rapport à l'exclusion des membres de l'équipe du FLN de l'AG. Je peux vous dire que les huit membres sont représentés individuellement dans l'assemblée générale avec un droit de vote." En outre, il estime qu'il "sépare les pouvoirs en remettant le pouvoir législatif à l'assemblée générale et le pouvoir exécutif aux membres du bureau fédéral alors que dans l'actuel statut, il y a une confusion générale quant au pouvoir exécutif. Nous assistons à une confusion dans les prérogatives de l'AG. Ce sera une réparation en profondeur. Il y a aussi une chose importante, c'est l'indépendance des commissions juridictionnelles. Saviez-vous que dans l'actuel statut, c'est le président de la FAF qui désigne les présidents des commissions juridictionnelles alors que normalement c'est l'AG qui va élire. Êtes vous au courant que la commission électorale est proposée par les membres du BF alors que cette commission doit être élue par l'assemblée générale qui doit travailler en totale indépendance. Ce sont des principes cardinaux et fondamentaux qui doivent être apportés dans les statuts. Ensuite, nous avons fait une ouverture extraordinaire qui consiste à pouvoir faire bénéficier le candidat à la présidence de la fédération de pouvoir coopter au maximum cinq personnes externes à la composante de l'assemblée générale en vue de donner une plus-value au bureau fédéral. C'est un ensemble de dispositions et d'amendements importants alors que certains avaient tendance à se focaliser sur la limitation d'âge à 70 ans. Je dis bien qu'il ne s'agit que d'une proposition qui concerne uniquement le président candidat et non les membres du bureau fédéral. L'Algérie est un pays jeune, je pense que c'est important de faire un signal concernant cette limite d'âge sans aucune arrière-pensée. Même la limitation des mandats à deux est logique et sera appliquée à la FIFA et ce, même si on accomplit un travail remarquable durant notre passage. "Personnellement, j'estime que si on passe 12 ans à la tête de la fédération, au bout d'un moment, il y a une nécessité d'injecter du sang nouveau et de l'oxygène à cette fédération. Concernant la question ayant trait au vote des présidents de la FAF, il faut savoir qu'il existe une disposition FIFA qui interdit le vote durant l'assemblée générale. Nous proposons que les ex-présidents de la FAF deviennent membres d'honneur de l'assemblée générale sans droit de vote. Nous allons revenir à ce qui se fait ailleurs, c'est-à-dire les corporations qui représentent les joueurs et les entraîneurs ainsi que les médecins".