Elle ne veut pas de dispositions qui risquent de porter préjudice au football algérien sur le plan international. Une assemblée générale extraordinaire de la Fédération algérienne de football (FAF) est convoquée pour le jeudi 3 janvier 2008. Cette décision a été prise par le bureau fédéral de cette FAF lors de sa réunion de mercredi dernier. Elle est conforme aux statuts de cette instance qui autorise son président ou le bureau fédéral à procéder à une telle démarche en cas de nécessité. Et nécessité il y a puisque la FAF est en train de procéder à l'amendement de ses statuts conformément aux dispositions du décret exécutif 05-405 relatif aux fédérations sportives. Il n'y a que l'assemblée générale, organe souverain d'une association, à pouvoir adopter des textes statutaires. On se dira que la FAF a fini par plier face aux injonctions du ministère de la Jeunesse et des Sports. Faut-il rappeler, pour cela, le bras de fer qui avait opposé cette instance fédérale au MJS en 2005 et en 2006 au sujet de la mise en conformité de ses statuts avec le fameux décret? Au jour d'aujourd'hui, la FAF est la seule fédération sportive à n'avoir pas obéi aux instructions du ministère concernant cette mise en conformité. Si on faisait application de la réglementation, la FAF devrait être, en ce moment, suspendue. Elle ne l'a pas été parce qu'il ne s'agit pas de n'importe quelle instance. En outre, elle avait une raison majeure de ne pas se soumettre aux directives du MJS, celle qui tient compte de la fédération internationale (Fifa) dont les textes diffèrent du décret, notamment sur les points qui concernent l'autonomie de la fédération. Si la FAF avait mis ses statuts en conformité avec le décret, elle aurait été suspendue par la Fifa et notre football aurait été privé de compétitions internationales. C'est pourquoi, malgré ses multiples menaces, le MJS n'a rien fait et a laissé la FAF activer le plus normalement du monde. Cette dernière aurait, donc, accepté en fin de compte de suivre les autres fédérations à faire du décret en question son texte de base. Mais que l'on ne s'y trompe pas. Les textes qui seront proposés à l'assemblée générale le 3 janvier prochain diffèrent des dispositions du texte réglementaire. Tout d'abord en ce qui concerne les ligues dont le décret prévoit qu'elles soient réduites à la simple représentativité par un collège. Elles garderont, dans le nouveau texte, toutes leurs prérogatives et leur nombre ne sera pas touché du fait qu'elles représentent le système de base de tout l'édifice de notre football. Un autre point qui demandait réflexion est le fait que le MJS désigne 30% d'experts au niveau de l'assemblée générale. Il faut savoir que nombre de fédérations sont tombées dans le piège pour n'avoir pas su bien lire le décret. Ce dernier indique que le ministère peut désigner jusqu'à 30% d'experts. Cela veut dire qu'une fédération peut proposer dans ses statuts 10, voire 20% de ces experts. Or, les fédérations ont foncé tête en avant et ont, directement, fait la proposition de 30%. En ce qui concerne la FAF, ce point posait problème puisque la Fifa n'accepte aucune personne désignée par une partie autre que la fédération. Même les 10 (et non 10%) que les statuts actuels prévoient ne devraient plus faire partie de la FAF. Mais celle-ci a envoyé ses textes à la Fifa indiquant qu'il s'agissait de techniciens qu'elle désignait elle-même. D'où le mutisme de la Fifa sur ce sujet. Dans les statuts proposés à l'assemblée extraordinaire du 3 janvier, on restera, donc, à ces fameux 10 experts. Il y a ensuite la possibilité offerte par le décret 05-405, au ministre de la Jeunesse et des Sports de convoquer une assemblée générale extraordinaire d'une fédération sportive. Pour ce qui est de la FAF, la convocation d'une AG extraordinaire ne pourra se faire que par le président de la fédération et, si le ministre le veut, il devra en faire la proposition à ce dernier qui aura la faculté de refuser. Et puis il y a l'histoire de la limitation du mandat, le décret stipulant qu'un président et le bureau fédéral ne sont élus que pour un seul mandat. Dernièrement, le président de la FAF, Hamid Haddadj, a indiqué qu'il ne postulerait pas pour un autre mandat. On a, tout de suite, fait le rapprochement pour affirmer que le prochain président de la FAF et son bureau fédéral ne seront élus que pour un seul mandat. Ce qui n'est pas du tout exact. Dans les nouveaux statuts qui seront proposés à l'AG extraordinaire du 3 janvier, il est stipulé que le président et le BF sont élus pour un mandat de quatre années. Il n'y a aucune notification à la suite de cette disposition. Cela veut dire que rien n'empêchera le futur président et son BF de postuler pour un autre mandat de quatre années. La Fifa ne pourra qu'accepter une telle disposition même si elle n'apparaît pas d'une manière explicite dans le texte. Maintenant concernant le départ du bureau fédéral et de son président, il semblerait que rien n'est acquis. Le président Hamid Haddadj, que nous avons contacté, nous a fait savoir que cette question «n'est, pour l'instant, pas à l'ordre du jour du fait qu'il reste encore une année de mandat à couvrir». Ce qui le préoccupait le plus ce sont les histoires de financement. Lors de sa réunion de mercredi dernier, le bureau fédéral a adopté le budget prévisionnel de 2008. Seulement, rien ne pourra se faire si le MJS ne daigne pas lui donner les moyens financiers de sa politique. La refondation du football acceptée en conseil interministériel prévoyait que le fédération perçoive 370 millions de dinars de subvention par an. Cette somme, la FAF ne la touche pas depuis longtemps. Selon elle, toute la politique prônée, notamment en ce qui concerne le plan de développement et de formation ainsi que le volet des équipes nationales, tomberait à l'eau. La balle serait dans le camp du MJS qui sera bien obligé de se prononcer sur la question.