Six mois après avoir été arrêté, puis mis en détention provisoire, Rachid Nekkaz a été présenté, hier, pour la première fois devant un juge d'instruction au tribunal de Dar El-Beïda (Alger). Il est notamment accusé "d'incitation au meurtre" et d'"attroupement non armé", apprend-on de Me Zoubida Assoul, son avocate. Le concerné a demandé lui-même un complément d'enquête. L'instruction n'étant pas achevée, son procès n'est donc pas encore programmé. Pour accuser l'homme politique qui a étonné l'opinion publique nationale en présentant son cousin, éponyme, à sa place lors de l'élection présidentielle annulée du 18 avril 2019, les juges se sont appuyés sur une vidéo postée sur les réseaux sociaux en automne 2019. On le voit en train de menacer les députés de l'APN de "passer à la Kalashnikov" s'ils votaient la loi sur les hydrocarbures que le gouvernement s'apprêtait à présenter. Pour les avocats, il s'agit "d'une image" et non d'une "menace de meurtre". Contrairement aux autres militants arrêtés depuis le début du hirak, Rachid Nekkaz sera jugé par la chambre criminelle. Si les faits ne seront pas requalifiés, il risque une lourde peine de prison. Entre-temps, il reste en détention provisoire à la prison d'El-Harrach où il est écroué depuis décembre 2019.