L'Union africaine (UA) a indiqué qu'elle était désormais en charge du dossier du Grand barrage de la renaissance (Gerd) éthiopien, sujet de tensions entre Addis-Abeba, Le Caire et Khartoum depuis des années, a indiqué cette organisation dans un communiqué samedi soir. Alors qu'un rapport d'étape doit être présenté "d'ici une semaine" à son président, le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, et que le Conseil exécutif de l'organisation continentale se réunira de nouveau sur le sujet dans deux semaines, l'organisation panafricaine a affirmé que "90% des questions relatives aux négociations tripartites (...) avaient d'ores et déjà été résolues". Elle a également appelé les pays concernés à "s'abstenir de toute déclaration ou toute action qui pourrait compliquer ou mettre à mal le processus de l'UA destiné à trouver une solution acceptable aux questions encore en suspens". Le communiqué fait suite aux déclarations discordantes des trois pays concernés par la construction du barrage, après une visioconférence entre les dirigeants égyptien, éthiopien et soudanais, organisée et présidée par Cyril Ramaphosa vendredi dernier. En mai dernier, l'Egypte avait transmis une lettre détaillant ses doléances au Conseil de sécurité des Nations unies. Le gouvernement éthiopien avait qualifié la démarche de tentative d'"exercer des pressions diplomatiques externes" alors que ce n'était pas la première fois que l'Egypte faisait appel à des puissances étrangères. En février, le pays avait demandé une médiation de l'administration américaine, qui s'est finalement soldée par un échec, l'Ethiopie accusant les Etats-Unis de favoriser Le Caire. Ce samedi, le gouvernement éthiopien s'est félicité de l'implication de l'Union africaine dans le dossier en réaffirmant que "les questions africaines doivent trouver des solutions africaines". Pour rappel, le Nil, qui coule sur près de 6 000 km, est une source d'approvisionnement en eau et en électricité essentielle pour une dizaine de pays d'Afrique de l'Est. Situés en aval, l'Egypte et le Soudan craignent une restriction de leur accès à l'eau et une diminution des apports de limon.