La présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma a appelé, hier, l'Egypte et l'Ethiopie à négocier pour trouver une solution dégagée du « contexte colonial » et inspiré du contexte « panafricain » à leur différend sur le projet de barrage éthiopien sur le Nil-Bleu, qui rejoint le Nil-Blanc au Soudan pour former le Nil. « Il doit y avoir des discussions autour de ces questions, des discussions ouvertes mais qui doivent avoir pour objectif d'aboutir à une situation « gagnant-gagnant » », a déclaré la présidente de la Commission de l'UA, lors d'une conférence de presse à Addis Abeba. Les autorités égyptiennes, qui craignent que le projet éthiopien de construction du barrage Grand Renaissance sur le Nil-Bleu ne réduise le débit du Nil ont adopté un ton menaçant depuis que l'Ethiopie a commencé fin mai à dévier le cours du Nil-Bleu sur 550 m dans le cadre de ces travaux. Les « droits historiques » de l'Egypte, garantis par des traités de 1929 et 1959 et contestés par la majorité des pays du Bassin du Nil, lui accordent un droit de veto sur tout projet en amont qu'elle jugerait contraire à ses intérêts. Le Premier ministre égyptien, Hicham Qandil, pour qui « l'eau est une affaire de sécurité nationale » a annoncé une prochaine visite - à une date non précisée - du chef de la diplomatie égyptienne à Addis Abeba.