La réunion entre le président de la LFP, Abdelkrim Medouar, et les représentants des onze clubs du centre de l'élite professionnelle a abouti à une "nécessité de suspendre la saison footballistique". Les présidents des clubs étaient pratiquement d'accord pour la suspension de la saison en cours en raison des difficultés d'appliquer le protocole sanitaire sans oublier les problèmes liés à l'aspect financier avec cette crise due au manque flagrant du nerf de la guerre auquel les clubs de l'élite sont confrontés. "Les clubs du Centre sont pratiquement d'accord pour l'arrêt des compétitions. Tout le monde privilégie la santé du citoyen avant toute autre considération. Même les clubs concernés directement par la course au titre ou bien l'accession sont unanimes à reconnaître la difficulté de reprendre la compétition", dira le président de la LFP, Medouar, et d'ajouter : "Nous sommes à l'arrêt depuis bientôt quatre mois. Les acteurs du football sont inactifs, et il est vraiment difficile d'envisager une quelconque reprise, car même la FAF avait annoncé fin avril la reprise officielle des championnats, toujours est-il que la situation sanitaire du pays ne le permet pas. Nous avons réuni tous les clubs, de l'Ouest, de l'Est et maintenant ceux du Centre, tout le monde a la même vision des choses." Pour Medouar, "les clubs veulent une visibilité par rapport à cette question cruciale. Ils veulent que le sujet soit tranché. Les présidents de club m'ont transmis leurs propositions mais aussi leurs inquiétudes. Le BF veut reprendre la compétition avant d'entamer la nouvelle saison. Mais lors de notre réunion, les présidents présents ont évoqué la difficulté d'appliquer ce protocole sanitaire. Il y avait unanimité sur le fait que nos clubs ne sont pas prêts, financièrement, à poursuivre ce qui reste à jouer du championnat. Certains sont même favorables à une reprise durant le mois d'octobre. La vie de l'être humain est plus importante que le football". Medouar a révélé que certains clubs du Centre demandent l'aide de la FAF par rapport à la crise financière. Korichi : "L'arrêt des championnats d'abord, la question du titre après" "La plupart des clubs sont asphyxiés financièrement. Ils attendent des aides de la FIFA et de la CAF, sachant que la FIFA a débloqué une enveloppe spéciale pour toutes les associations", dira Medouar qui, du reste, regrette l'absence d'un seul représentant d'un club professionnel. "Le PAC n'a pas daigné assister aujourd'hui à cette réunion. Pourtant, j'ai discuté avec un actionnaire majoritaire de ce club pour l'inviter à venir à cette importante réunion, en vain", fait-il savoir. "C'est le seul club sur les 32 ayant brillé par son absence", fait savoir le président de la LFP. Ce dernier a apporté une précision quant à l'organisation des assemblées générale et élective de la LFP. "Nous sommes dans la même situation que les autres ligues et associations de clubs amateurs. Nous attendons une orientation de la part du ministère de la Jeunesse et des Sports par rapport à cette question. Nous sommes en fin de mandat certes, mais la situation actuelle avec cette pandémie a quelque peu perturbé l'agenda", souligne-t-il. Le président de la LFP va, en tout cas, présenter aujourd'hui aux membres du bureau fédéral les résultats de ses consultations avec les clubs professionnels qui sont unanimes à vouloir arrêter le championnat de cette année. C'est d'ailleurs même le souhait du CR Belouizdad, leader de la Ligue 1. Le porte-parole du CRB, Korichi, est décidé à "vouloir interrompre la compétition". "Tous les clubs sont unanimes sur cette question, surtout que les conditions ne sont pas remplies. D'autant que le protocole sanitaire proposé sera difficile à appliquer. Je l'avais proposé depuis bien longtemps et j'étais parmi les premiers. Maintenant, il faut prendre cette décision. Pour ce qui est de la consécration du titre, je pense qu'on aura le temps de débattre de la question une fois la décision prise", fait savoir Korichi. "Nous avons proposé l'arrêt des compétitions, surtout que nous n'avons pas une date précise par rapport à la levée du confinement et l'ouverture des enceintes sportives. C'est impossible de reprendre la compétition dans de telles conditions en l'absence de moyens. Il n'y a aucun club en Algérie qui peut avoir trois vestiaires et d'autres outils indispensables. Nos doléances seront traitées aujourd'hui lors de la réunion du bureau fédéral. L'intérêt de tous prime", martèle, de son côté, Almas, le président du conseil d'administration de la SSPA-MCA. Mellal, le président de la JSK, appelle quant à lui à plus de "visibilité en vue de tracer une feuille de route et par la même occasion libérer les joueurs, surtout que l'argent fait défaut dans ces moments difficiles". La question sera, en tout cas, débattue lors de la réunion du BF qui s'annonce décisive pour le maintien ou non des championnats professionnels.