Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a qualifié vendredi le meurtre, lundi, d'un chanteur populaire et les violences meurtrières qui s'en sont suivies de "tentatives coordonnées" de déstabiliser le pays. Le chef du gouvernement, qui s'exprimait lors d'une rencontre avec de hauts responsables sécuritaires et dont quelques images ont été diffusées par les télévisions, a promis de poursuivre "ceux qui tirent les ficelles en coulisses", sans toutefois les nommer, selon un résumé de ses déclarations diffusé par son bureau à la presse. M. Abiy, qui s'est vu décerner le prix Nobel de la Paix 2019, présidait cette réunion de crise en tenue militaire, lui qui a passé de nombreuses années dans les rangs de l'armée et des services de renseignements éthiopiens avant d'entrer en politique en 2010. Hachalu Hundessa, chanteur populaire et porte-drapeau de l'ethnie oromo, la plus importante du pays et dont est également issu le Premier ministre, a été tué lundi soir par des inconnus. Son meurtre a déclenché une des pires flambées de violence depuis l'arrivée de M. Abiy au pouvoir en 2018, qui a coûté la vie à 98 personnes, et se sont soldées par quelque 1200 arrestations, selon des bilans cumulés de la police d'Addis-Abeba et de la région Oromia voisine, épicentre des violences. Un nombre indéterminé de ces victimes ont été tuées par les forces de sécurité et d'autres dans des affrontements entre membres de diverses communautés. Cinq personnes ont été arrêtées en lien avec le meurtre du chanteur, mais les autorités n'ont pas donné de précisions sur ces suspects.