"Nos équipes médicales et paramédicales sont fatiguées, découragées... Et c'est grâce à la volonté qu'elles continuent à assumer leur devoir 24/24 et 7/7", lâche Dr Affifi. Après cinq mois de mobilisation contre l'épidémie de coronavirus, les équipes médicales et paramédicales de la wilaya de Aïn Témouchent commencent à se lasser et à perdre leur concentration. D'autant plus qu'elles viennent d'être priées de quitter les lieux par le propriétaire de l'hôtel touristique implanté à Sassel, où elles étaient hébergées depuis quatre mois déjà. "Un lourd fardeau qu'il avait supporté depuis le mois de mars. Ce dernier a fait le geste qu'il fallait par solidarité en prenant totalement en charge nos équipes. En principe, d'autres hôtels devront prendre le relais", nous apprendra un médecin. Il faut dire que la situation épidémiologique n'est guère reluisante dans la wilaya de Aïn Témouchent, qui a atteint le pic avec ce nombre effarant de cas hospitalisés dans les deux hôpitaux de référence Frères-Boucherit d'El-Amria et celui de Hammam Bou-Hadjar. Ce dernier est arrivé à saturation. Cette situation a été qualifiée à juste titre d'alarmante par Mejdoub Amar, coordonnateur de la cellule de crise de wilaya. De son côté, Dr Affifi Abdelkader, chef du service épidémiologique et de médecine préventive (Semep) auprès de la direction de la santé, nous a indiqué que beaucoup de cas ont été hospitalisés à Hammam Bou-Hadjar et à El-Amria. "Ce sont des cas qui ont été révélés par le scanner comme porteurs de symptômes du coronavirus nécessitant des tests de dépistage PCR. Ils sont mis sous traitement en attendant les résultats de la PCR par l'Institut Pasteur qui, faut-il l'avouer, est dépassé avec le nombre impressionnant des contaminations au niveau national", nous a précisé Dr Affifi, qui nous apprend qu'à ce jour le nombre des cas positifs confirmés dans la wilaya de Aïn Témouchent dépasse largement les 140. Quant au nombre de décès, il a atteint 10. Dr Affifi déplore le comportement néfaste des citoyens qui ne respectent pas les mesures de prévention, comme le port de la bavette et la distanciation sociale. "Le phénomène s'est amplifié depuis la levée du confinement, où l'on a constaté un relâchement inadmissible dans les magasins, dans les bureaux de poste, en particulier avec le versement des pensions de retraite, et lors des fêtes de mariage, avec la multiplication des félicitations aux lauréats qui ont accédé en classe supérieure, à l'origine de la hausse vertigineuse des cas de la Covid-19 dans la wilaya", s'est désolé notre interlocuteur. "Nos équipes médicales et paramédicales sont fatiguées, découragées... Et c'est grâce à la volonté qu'elles continuent à assumer leur devoir 24/24 et 7/7 jours", a fini par lâcher Dr Affifi. De son côté, M. Mejdoub nous apprendra que même si le volet de la sensibilisation se poursuit à travers les différentes communes, en particulier celles qui sont considérées comme des foyers de contamination comme Aïn Témouchent et Hammam Bou-Hadjar, celui de la répression à l'encontre des réfractaires qui ne respectent pas les mesures de prévention est devenu une nécessité absolue. "Depuis le 7 juin dernier, début du déconfinement, 40 fermetures de locaux commerciaux ont été prononcées à l'encontre des commerçants qui ont enfreint la réglementation en matière de respect des mesures de prévention, dont 17 fermetures administratives au cours de la semaine écoulée, 62 infractions enregistrées dans le secteur du transport et 443 verbalisations à l'encontre des personnes qui n'ont pas jugé utile de respecter les gestes barrières dans les endroits à haut risque de contamination", a-t-il précisé.