Deux jours après le scandale de la permutation involontaire des dépouilles de victimes de la Covid-19 commis par la morgue du CHU d'Oran, la direction de l'établissement hospitalier a décidé la suspension à titre conservatoire du directeur de garde, du médecin de garde du service de médecine légale et de deux employés du même service. Selon une publication rendue publique lundi dernier par la cellule de communication du CHUO, les concernés devront comparaître devant un conseil de discipline. Samedi dernier, le service de médecine légale avait provoqué un scandale en remettant à deux familles deux corps qui ne leur appartenaient pas. En l'occurrence, dans la matinée, le dénommé Youcef Baghdadi, originaire de Mohammadia, wilaya de Mascara, avait été enterré dans le cercueil appartenant à une autre victime de sexe féminin, en présence des proches de cette dernière. L'erreur aurait pu passer inaperçue si, dans l'après-midi, le fils de Youcef Baghdadi n'avait pas insisté pour voir une dernière fois son défunt père avant qu'il ne soit transféré au cimetière d'Aïn El-Beïda. Consciente de la gravité de la négligence qui a mis en émoi les familles des deux disparus ainsi qu'une partie de l'opinion publique qui a suivi les péripéties des proches de Youcef Baghdadi à travers des directs sur les réseaux sociaux, la direction du CHUO s'est défendue, en fin de journée, dans un communiqué dans lequel elle a présenté ses excuses aux familles des défunts en imputant la faute à "une très forte pression" subie par les services hospitaliers et causée par la pandémie de coronavirus.
