Le ministre a promis des sanctions contre les responsables de certaines structures hospitalières après la diffusion sur les réseaux sociaux d'images de malades du Covid-19 dont la prise en charge n'était pas à la hauteur. Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a estimé, hier, que la crise sanitaire induite, ces derniers jours par le Covid-19, constituait "une préoccupation nouvelle" pour les autorités sanitaires du pays qui doivent, dit-il, "prendre les mesures et être encore plus vigilantes dans la communication et la sensibilisation des citoyens". Intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, le ministre de la Santé a reconnu que le Covid "a pris une autre dimension, une autre forme", ce qui rend la situation plus difficile. "Après une période de relative accalmie, les chiffres repartent à la hausse, cela nous interpelle tous. Nous prendrons pour cela d'autres mesures, en restant encore plus vigilants. Il n'y a pas de faille. C'est ce Covid qui a pris une autre dimension, une autre forme. Nous sommes en train d'établir des mesures en fonction des situations", a tenté de rassurer M. Benbouzid. Visiblement conscient de l'importance de la communication dans la gestion de la crise sanitaire, le ministre a affirmé que la stratégie de communication liée au Covid-19 "change au gré de la situation". "Nous ne sommes pas alarmistes, nous essayons d'expliquer, de mettre en garde les citoyens contre le non-respect des gestes barrières", a-t-il expliqué, indiquant qu'il a été décidé de renforcer le plateau de communication. "Nous allons déployer des moyens de communication extrêmement forts", a-t-il précisé. L'invité de la radio s'est également attardé sur les nouvelles instructions qu'il a données aux services et aux structures compétentes, notamment le renforcement du dispositif des hospitalisations, conséquemment à la recrudescence des cas de coronavirus. "J'ai instruit tous les responsables de structures hospitalières afin de renforcer le nombre de lits dédié au Covid-19. Il ne faut pas qu'il y ait un seul Algérien qui parte à l'hôpital et qui ne trouve pas de place. Cela est inadmissible", a-t-il rappelé. Selon Benbouzid, un délai de "48 heures" a été accordé aux directeurs des hôpitaux pour réagir rapidement quant à l'accueil et à la prise en charge des patients souffrant du Covid-19. À ce titre, il a insisté sur des instructions qui ont été données pour que "60% des lits disponibles soient dédiés au Covid-19 et les 40% restants aux urgences. J'ai d'ailleurs exigé des responsables des hôpitaux de me retourner le tableau de répartition des lits, pour suivre de très près l'évolution du dispositif d'hospitalisation". Au sujet de l'approvisionnement des hôpitaux en moyens de protection et de diagnostic, il a assuré également que la Pharmacie centrale des hôpitaux dote "tout le monde" en équipements de protection et en autres ressources nécessaires à la prise en charge de patients atteints de Covid-19. Le ministre n'est pas resté insensible aux images de malades du Covid-19 abandonnés dans certaines structures du pays et dont la diffusion sur les réseaux sociaux a ému les internautes. "Ce qui s'est passé à Sidi Aïssa (wilaya de M'sila) est insoutenable, c'est inadmissible. Une enquête a été d'ailleurs diligentée. J'ai le rapport et des sanctions vont tomber de la même manière qu'à Sétif et à Constantine", a averti, hier, le ministre qui n'a d'ailleurs pas manqué de s'engager à résoudre toutes les situations où il y a eu des problèmes d'hospitalisation et de prise en charge médicale. "Tout manquement dans la prise en charge des malades du Covid-19 sera sanctionné. Des sanctions sont déjà tombées et d'autres tomberont si nécessaire", a-t-il promis. Interrogé sur un éventuel reconfinement, le ministre a estimé que "cette mesure, qui s'inscrit dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, n'est pas à écarter". Dans le cas où l'Algérie devrait recourir à nouveau à cette mesure, le confinement "sera partiel" et "non national", a-t-il soutenu. "Le confinement est une mesure qu'on ne souhaite pas", a-t-il ajouté. Evoquant le risque de propagation du virus durant la célébration de l'Aïd el-Adha, M. Benbouzid a affirmé que son département peut seulement "donner des recommandations sur le plan purement sanitaire", appelant les citoyens à "éviter les rassemblements et les déplacements inter-wilayas". Pour lui, la question du maintien ou de l'annulation du sacrifice du mouton est "une affaire de fetwa et des sages de la religion". Plus loin, Benbouzid est revenu sur la sortie médiatique de jeudi dernier du Dr Mohamed Bekkat Berkani qui s'est départi de sa réserve disant que "tous les membres du Comité scientifique ont la totale liberté de s'exprimer". "Mohamed Bekkat, a-t-il dit, exprime ce qu'il pense avec beaucoup de ferveur et de foi. Au Comité scientifique, nous sommes ensemble et en total accord. Mais vous les journalistes, vous aimez titiller des membres du Conseil scientifique pour les départir un petit peu de leurs obligations de réserve." Le ministre assure, par ailleurs, que les chiffres annoncés officiellement reflètent la réalité de la situation épidémiologique dans le pays. "Vous avez devant vous quelqu'un qui ne dit que la vérité. Nous ne disons que la vérité aux Algériens. L'ensemble du Comité scientifique dit la vérité aux Algériens", a insisté le ministre de la Santé. Hanafi H.