Hichem Mechichi, chargé par le président tunisien, Kaies Saied, de former un nouveau gouvernement, a opté pour le choix d'un gouvernement de compétences nationales avec un nombre "réduit" de portefeuilles, ont rapporté hier des médias tunisiens citant des sources proches de Mechichi. "Hichem Mechichi aura, selon ces sources, décidé de former un gouvernement restreint, avec un minimum de ministres et exclusivement composé de technocrates. M. Mechichi aurait, en effet, décidé de ne confier aucun portefeuille aux partis", selon un journal électronique tunisien. Selon la même source, le nouveau chef du gouvernement, qui a entamé officiellement dimanche les concertations, dispose de trois jours pour remettre la liste de son équipe au président Saied, qui à son tour doit la soumettre à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour un vote de confiance. Faute de quoi, la Constitution autorise le chef de l'Etat à dissoudre l'Assemblée et à convoquer de nouvelles législatives. De nombreuses voix ont appelé le successeur d'Elyes Fakhfakh à opter pour un gouvernement de compétences nationales "loin des tendances politiques". C'est le cas notamment du parti du Courant démocrate, disposant de 22 sièges au Parlement, et qui a appelé ouvertement M. Mechichi à "opter pour des compétences nationales et ne pas faire des concessions dans le but d'obtenir le vote de confiance du Parlement". De son côté, l'ancien ministre des Affaires locales dans le gouvernement Fakhfakh a exhorté le nouveau chef du gouvernement "à privilégier un gouvernement de compétences seul capable de sauver le pays et de réaliser les aspirations du peuple". Un ancien député, Sahbi Be Fraj, estime que Saied "vise la dissolution du Parlement". Le scénario de la dissolution du Parlement se précise de plus en plus avec le choix de Mechichi pour un gouvernement de compétences, signifiant de "fâcher" le parti Ennahdha disposant d'une majorité relative au sein de l'ARP. L'option de Saied pour une personnalité indépendante a été interprétée aussi comme étant une "provocation à l'endroit du parti de Ghannouchi". La dissolution du Parlement s'annonce aussi comme une "évidence" pour beaucoup d'observateurs, et ce, compte tenue de la "crise" qu'il traverse présentement. En effet, une motion a été signée par plus de 73 députés pour "réclamer le départ de Rached Ghannouchi", président de l'ARP, dont le sort sera connu le 30 du mois en cours.