Le film d'animation Le chacal et le chien de Mohand Chérif Oucherif, prix d'encouragement au dernier festival du film amazigh qui s'est tenu à Annaba, est sélectionné par le festival du film méditerranéen de Lucerne (Suisse) qui aura lieu du 18 au 21 octobre. Le film, adaptation d'un conte de Jean de La Fontaine, travaillé par l'imaginaire kabyle, est programmé dans le cadre de séances scolaires. Il sera donc vu par des écoliers suisses alémaniques, en version originale et sans sous-titre. Deux raisons à cela : la première étant que le film, faute de moyens n'a jamais été sous-titré, et la deuxième est que les organisateurs ont voulu habituer les jeunes lucernois à cette langue qu'ils ignorent. Cela offre, par ailleurs, une occasion pour les enseignants de débattre avec leurs élèves sur les richesses et la diversité linguistique et culturelle des pays de l'Afrique du Nord qu'on a tendance à présenter sous forme de schémas simplistes et sous l'angle du regard exotique. Comme le film traite aussi, en arrière-plan, de la liberté, de la soumission et de la démocratie, les petits Lucernois auront à aborder ces problématiques en rapport avec leur programme. Le réalisateur s'estime heureux de participer à la valorisation, un tant soit peu, de la culture berbère auprès de jeunes Suisses, mais regrette qu'il ne soit pas montré aux jeunes Algériens. Pour l'instant, ce film, ainsi que le premier, sont en vente à Paris aux éditions Berbères et à la galerie Tamurt. Mohamed Oucherif est un Algérien qui vit depuis plusieurs années à Hanovre. Ingénieur de formation, il a été pris par le désir de faire quelque chose pour la culture berbère. Après Le chacal et l'agneau et Le chacal et le chien, Mohamed Oucherif met en stand-by son troisième film qui était en préparation, pour caresser le rêve de faire un long métrage d'animation. Mais cela nécessite beaucoup de temps et de moyens. Tahar Houchi